1 août 2014

I Origins ***½

Un biologiste (Michael Pitt) qui adore photographier les yeux des gens est amené à voir le monde autrement au contact d’une jeune inconnue (Astrid Berges-Frisbey).

Réalisateur : Mike Cahill | Dans les salles du Québec le 1er août 2014 (Fox)

La science-fiction est le dada du réalisateur Mike Cahill. Après son glaçant et surestimé Another Earth, il arbore à nouveau ce genre en étant complètement à contre-emploi grâce au bouillant I Origins.
Jouant autant l’expérience sensorielle de la vue que de l’ouïe (la trame sonore est exquise, quoiqu'un peu trop omniprésente), le cinéaste oppose science et croyances à travers une mise en scène discrète et délicate. Du récit futuriste, l’ensemble embrasse rapidement la romance et le mélo, jouant constamment avec les émotions de son spectateur qui passe allègrement de la joie aux pleurs.
Ce tour de force est rendu possible grâce à un sujet traité avec beaucoup de tact et de savoir-faire. S’il ne faut pas avoir peur des élans plus kitsch de la démarche, on sent une authenticité ressortir du long métrage, dans lequel notre héros en quête d’amour utilisera tous les moyens pour y parvenir… et plus encore. Ce personnage, campé avec verve par Michael Pitt, possède une douceur certaine qui permet un attachement presque instantané... même si devant la magnifique Astrid Berges-Frisbey et la plus austère mais tout aussi intéressante Brit Marling, il n’y a pas de quoi s’ennuyer.
En compagnie du Her de Spike Jonze, I Origins demeure le plus beau film romantique de 2014 (avis non partagé par l'ensemble de la rédaction, comme en témoigne ce texte de Miryam Charles à propos de Her, ndlr). Il y a certes quelques facilités scénaristiques et un côté fleur bleue accentué par le second tronçon de l’histoire, mais pas assez pour ne pas s’y perdre et en redemander.
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