5 septembre 2014

Zulu ***

En Afrique du Sud, Ali Sokhela (Forest Whitaker) et Brian Epkeen (Orlando Bloom), deux policiers aux méthodes opposées, recherche le meurtrier d'une jeune femme.

Réalisé par Jérôme Salle | Dans les salles du Québec le 5 septembre 2014 (Suzanne Villeneuve - Boom Vidéo)

Finalement sorti de l'immense machine qu'était Largo Winch, Jérôme Salle, restant toujours dans le thriller, se fait plus investi avec Zulu. À partir d'une intrigue banale, basée sur l'opposition typique du bon et du méchant policier, il dresse le portrait réussi d'une société post-apartheid tout en gardant à l'esprit que, en premier lieu, son récit doit prendre à la gorge.
Très rapidement, l'intrigue s'ouvre pour laisser place aux enjeux raciaux, réel sujet du film matérialisé chez ses deux policiers. Si le scénario prend quelques raccourcis, il réussit tout de même à témoigner d'une réelle nuance dans les moments clés. C'est surtout par l'intermédiaire de ses protagonistes qu'il prend toute son ampleur, définissant avec finesse leur caractère imparfait. Orlando Bloom surprend par son investissement sans toutefois surpasser Forest Whitaker qui, lui, devient emblématique de l’œuvre entière.
Salle est compétent à la mise en scène, particulièrement dans une scène finale d'une grande tension dont la lente chute est parfaitement maîtrisée, mais il reste loin du sans faute. Les personnages secondaires ont peu de profondeur et sont souvent oubliables, voir interchangeables. De son côté, l'intrigue traite adéquatement de ses conflits raciaux, mais finit par avoir une portée plutôt réduite. Nous préférons certes cela à un film qui se perde dans des discours moralisateurs. Il donne cependant souvent l'impression d'avoir plus d'ambitions que ce qu'il réussit à afficher.
Au final, les personnages bien définis et bien joués représentent donc bel et bien le principal intérêt d'un film qui, sans eux, ne serait probablement qu'un thriller bien bancal.
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