Accusé du meurtre de son amoureuse (Juno Temple), un jeune homme (Daniel Radcliffe) qui voit soudainement des cornes lui pousser sur la tête, part à la recherche du véritable assassin.
Réalisateur : Alexandre Aja | Dans les salles du Québec le 27 octobre 2014 (VVS Films)
Il n’y a pas grand-chose à retenir de cette œuvre grotesque qui ne se prend pas au sérieux mais dont l’amalgame entre l’humour noir, le suspense fantastique et le drame de vengeance ne fonctionnent jamais complètement.
Habile technicien (sur Furia et Haute tension), le réalisateur Alexandre Aja ère dans le désert depuis une décennie (le remake de The Hills Have Eyes, Mirrors, Piranha 3D) et ce n’est pas avec ce long métrage bâclé qu’il retrouvera grâce aux yeux de ses admirateurs de la première heure. Il a beau teinter sa mise en scène de nombreuses ruptures de ton et d’ellipses, l’ensemble s’avère assez banal et la finale, consternante.
Il arrive heureusement à se racheter au niveau de sa direction d’acteurs. Daniel Radcliffe continue de prouver qu’Harry Potter a été oublié depuis bien longtemps et offre un jeu nuancé, qui ne transcende toutefois pas les stéréotypes de son personnage. Un problème qui se répercute chez chacun des comédiens, des rôles les plus minimes (David Morse, Heather Graham, Kathleen Quinlan) aux plus exigeants (Max Minghella, Joe Anderson, Juno Temple qui se met encore une fois à poil).
Le problème majeur réside donc – comme trop souvent - dans le scénario, qui est tiré d’un roman de Joe Hill. La trame narrative est une sorte de Twin Peaks pour les nuls (ce meurtre qui rend les gens étranges, ce mal qui rôde en permanence, le rôle fondamental de la forêt et de la couleur rouge, etc.) avec des éléments satiriques tellement décuplés que l’opération en devient complètement inopérante, car trop peu subtile et soutenue.
L’ensemble est évidemment moins mauvais que le récent et pitoyable Tusk de Kevin Smith... mais le comparer à un tel film revient à placer la barre bien bas!