5 décembre 2014

The Homesman ***½

Afin de livrer en lieu sûr trois femmes jugées folles, une célibataire endurcie (Hilary Swank) s’adjoint les services d’un homme (Tommy Lee Jones) qu’elle vient de sauver de la pendaison.

Réalisateur : Tommy Lee Jones | Dans les salles du Québec le 5 décembre 2014 (Métropole Films)

Devant l’absence de rôles intéressants au cinéma, Tommy Lee Jones s’est tourné vers la réalisation. Après le huis clos suffocant de son excellent et trop peu vu The Sunset Limited, il retourne à son terrain de jeu de prédilection qu’est le western. Il ne faudrait pas pour autant comparer The Homesman à The Three Burials of Melquiades Estrada tant ce dernier était dans une classe à part.
Plus classique dans sa forme, plus reposant pour l’âme et le corps, ce nouveau long métrage ne lésine pourtant pas sur les excellentes idées scénaristiques. À la fois western féministe et drame implacable sur la perte de moralité de l’Amérique, ce récit que n’aurait pas renié John Ford se veut aussi insaisissable que du sable, se dérobant à chaque fois que l’on devine vers quelle direction il s’écoule.
Encore une fois «l’homme de la situation», Hilary Swank continue de s’imposer dans un monde dominé par les mâles, alliant jeu physique étonnant et grande détermination... registre que l’actrice a cependant déjà exploré par le passé. C'est également le cas pour Tommy Lee Jones qui connaît son personnage d’ours mal léché par cœur, même si cela ne l'empêche pas de livrer une belle prestation, plus complexe qu’elle ne le laisse paraître.
Avec ses paysages à couper le souffle et son rythme un brin ankylosé, il est facile de se perdre un peu dans l’aventure qu’est The Homesman, qui prend son temps avant de livrer ses charmes. L’ensemble finit pourtant par surprendre et séduire, développant une fine mélancolie qui émeut longtemps après la fin.
Le western est tellement rare de nos jours sur grand écran qu'il ne faut pas se faire prier lorsqu'il en apparaît un d'une telle qualité!
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