1 mai 2015

L’art de la fugue ** ½

Les tribulations de trois frères qui ont des problèmes de couple : l’un est en instance de divorce, l’autre est sur le point de se marier mais aime une autre femme et le troisième traverse une période de remise en question lorsque son conjoint lui propose d’acheter une maison.

Réalisateur : Brice Cauvin | Dans les salles du Québec le 1er mai 2015 (Axia Films)

Il y a une volonté certaine à faire le tour du sujet dans L’art de la fugue. Le film choral de Brice Cauvin s’efforce d’aborder tous les tenants et aboutissants de la peur de l’engagement. Ce dysfonctionnement puise d’ailleurs son origine dans l’attitude des parents (interprétés par Guy Marchand et Marie-Christine Barrault, très convaincants dans le rôle d’un couple mal assorti qui tient mordicus à voir ses fils réussir leurs vies matrimoniales).
Les trois frères, aux tempéraments bien différents, cherchent chacun à être heureux tout en essayant de ne pas décevoir leur entourage. Antoine (Laurent Lafitte) est la figure centrale de cette histoire de famille où les secrets et non-dit règnent en maître. Il faut souligner la présence d’Agnès Jaoui (également coscénariste), la meilleure amie d’Antoine, qui retrouve ici un rôle similaire à celui qu’elle tenait dans Le goût des autres, film dont L’art de la fugue puise son inspiration.
Malheureusement, la mise en scène conventionnelle de Cauvin ne rend pas justice aux situations beaucoup trop nombreuses. Le film rebondit en effet d’une séquence à l’autre sans jamais prendre le temps d’en tirer le plein potentiel. L’épisode où Antoine écoute en cachette son conjoint parler à un autre homme est un bon exemple de ces effets tronqués qui minent le récit : au moment où une émotion pourrait surgir, le scénario nous amène ailleurs et ainsi de suite jusqu’au générique de fin.
En somme, le réalisateur est tombé dans le piège qui guette les films choraux : multiplier les trames narratives sans prendre le temps de développer les situations de manière satisfaisante. Les idées sont là, nous comprenons ce que les personnages ressentent, le thème du film est pertinent, mais la sauce ne prend pas.
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