26 juin 2015

The Great Museum (Das große Museum) **½

Le réalisateur autrichien Johannes Holzhausen a profité de la réfection d’une des ailes du Musée de l’histoire de l’art de Vienne pour nous en révéler l’envers du décor. The Great Museum suit pendant plus d’une année, en dehors des heures d’ouverture, le travail et l’implication de ceux qui permettent à cette institution de fonctionner et d’évoluer.

Réalisateur : Johannes Holzhausen | Dans les salles du Québec le 26 juin 2015 (Cinéma du Parc)

Deux ans après la sortie de l’excellent National Gallery de Wiseman, ce documentaire n’arrive pas à nous faire découvrir avec la même subtilité les mécanismes qui régissent le fonctionnement d’une grande institution muséale. Les discussions sélectionnées durant les réunions sont parfois anecdotiques et lorsqu’elles deviennent plus pertinentes, elles sont déconnectées de leurs contextes. Les individus pris sur le vif agissent avec une grande artificialité à cause d’un dispositif cinématographique trop présent. Wiseman utilisait le musée pour élaborer une réflexion profonde sur l’histoire de l’art. Holzhausen se contente de filmer des hommes au travail en omettant de nous montrer leurs interactions avec les œuvres d’art.
Afin de ne pas tomber dans un cinéma trop austère, des scènes plus légères et parfois humoristiques viennent ponctuer le film et apporter un second souffle: une femme de ménage nettoie avec insistance l’entrejambe d’une statue antique, un ouvrier détruit à la pioche un magnifique plancher ancien, un employé se déplace de pièces en pièces en trottinette. On y décèle un clin d’œil au cinéma documentaire de Nicolas Philibert (Un animal des animaux, la ville Louvre), cependant le montage trop effréné et une composition d’image peu inventive ne nous permettent pas d’apprécier ces moments à leur juste valeur.
The Great Museum manque profondément de ligne directrice et de ce fait n’arrive pas à susciter un intérêt constant. À vouloir atteindre une certaine exhaustivité, le réalisateur finit par ne plus montrer grand chose. C’est un documentaire qui n’arrive pas à dépasser sa simple fonction informative et qui bascule à plusieurs reprises dans le film institutionnel.
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