16 juillet 2021

★★★¼ | Pig

Réalisation: Michael Sarnoski | Dans les salles du Québec le 16 juillet 2021 (Entract)
À l’occasion des 15 premières minutes de Pig, Michael Sarnoski installe son film avec une grande efficacité : en quelques plans et en peu de mots, il nous présente son personnage (son rapport au monde, le poids d’un passé que l’on imagine lourd) tout en rendant hommage à la nature grâce à une bande-son soignée et à la superbe photo de Patrick Scola.
Nous pensons avoir mis les pieds dans un film contemplatif, mais pourtant, il aborde vite un virage vers le thriller, en quittant une forêt sauvage pour se diriger vers des bas-fonds urbains qui, l’espère le héros, lui permettront de retrouver son cochon volé ! Une nouvelle fois, le réalisateur témoigne du même talent dans la restitution des lieux, des ambiances, et surtout dans cette capacité à faire avancer un récit en peu de mots.
Mais la piste du thriller était à nouveau fausse, et la quête du porcin truffier nous entraîne encore ailleurs. Malheureusement, malgré le talent de Michael Sarnoski, sa volonté trop systématique de jouer au plus malin finit par se transformer en procédé... et à force de vouloir aller où il ne semble pas devoir, le film finit par devenir paradoxalement de plus en plus convenu.
Nous excuserons cependant ces réserves scénaristiques car indéniablement Sarnoski ose prendre des risques, mais surtout il possède un réel talent de cinéaste !
Alors oui, il faut voir Pig, cette improbable histoire d’un homme qui se lance à la recherche de son cochon volé... En plus, cela nous permettra de voir un grand Nicolas Cage. L'acteur nous  rappelle en effet que s’il est (vraiment trop) souvent capable du pire, il nous offre régulièrement des prestations de grande classe. À ce titre, Pig est indubitablement à ranger aux côtés de Joe ou Mandy, pour ne citer que ses réussites les plus récentes !
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