31 juillet 2015

Fantasia 2015 : Observance ***½

Réalisateur : Joseph Sims-Dennett

Dans sa première partie, Observance semble en tous points être une nouvelle interprétation du Rear Window d’Hitchcock. Cependant, si le réalisateur Joseph Sims-Dennett s’inspire du maître dans sa façon de laisser son spectateur interpréter les hors-champs, il s’écarte rapidement du classique pour donner une touche surréaliste à son film.
Ici, l’intérêt réside plutôt dans l’intériorité du protagoniste qui, heurté par les tragédies de son passé, sombre lentement dans la folie. Rien de bien original non plus... mais le cinéaste sait mener son entreprise avec intelligence et réussit ainsi à se démarquer.
Joseph Sims-Dennett porte une attention particulière aux textures des corps et des décors, examinant de si près des objets connus qu’il les rend progressivement étrangers. Lentement, il établit avec sa caméra un monde angoissant et claustrophobe, limité à quelques pièces. La photo, dans les teintes de gris, renforce le tout.
Observance est donc bien un film d’horreur, mais il est loin de ce à quoi les films grand public du genre nous ont habitués. Les effets ou la violence sont présents, mais ils sont utilisés avec parcimonie. Le réalisateur est aussi avare de mots. Son scénario comporte peu de dialogues et laisse plutôt la place aux ambiances visuelles et sonores. Le choix est bon, mais c’est tout de même au niveau du scénario qu’Observance révèle ses faiblesses. Très obscur, porté vers une abstraction des développements dramatiques, le film donne souvent l’impression de cacher ses cartes pour ne pas révéler leurs faiblesses. En soi, le scénario donne un bon levier aux principaux objectifs du cinéaste, mais ne réussit pas complètement à trouver sa finalité.
Malgré cela, Observance (qui cherche à provoquer l’effroi avec ses ambiances plutôt qu’avec ses effets de style) remplit avec efficacité son objectif.
Le cinéma d’horreur mérite plus de films de cet ordre!
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