En voyage d’affaires en Malaisie au moment même où une guerre civile éclate, un ingénieur américain (Owen Wilson) et sa famille se retrouvent pourchassés par les insurgés. Ils seront aidés par un Anglais (Pierce Brosnan) avec qui ils tentent de quitter le pays.
Réalisateur : John Erick Dowdle | Dans les salles du Québec le 26 août 2015 (VVS Films)
À la base, cette histoire d’une famille américaine coincée au milieu d’un conflit armé dans un pays étranger aurait pu être intéressante. Malheureusement, le traitement est si hollywoodien que même les scènes les plus dramatiques perdent toute crédibilité. En effet, John Erick Dowdle (Quarantine, Devil) a sacrifié le réalisme pour nous offrir un film d’action sans véritable assise, uniquement prétexte à une enfilade de courses poursuites où il faut tuer avant d’être tué. Toute ressemblance avec une quelconque situation géopolitique est fortuite et notre famille de gentils Américains (des antihéros comme on les aime) réussit l’impossible parce que cette fois, c’est personnel! Les insurgés qui les poursuivent, machettes à la main, ressemblent à s'y méprendre à des hordes de zombies semant la désolation sur leur passage (du moins partagent-ils avec ceux-ci la psychologie primaire et le savoir-vivre). Les amoureux de la Malaisie sont priés de s'abstenir, le pays nous est présenté comme une terre hostile peuplée de sauvages qui ne comprennent rien au bien-fondé de l’hégémonie américaine.
Bien sûr, ce qu’on exige d’un film d’action, c'est avant tout l’efficacité. Il y a d'ailleurs quelques scènes de tensions réussies... mais nombre d’entre elles sont filmées au ralenti pour augmenter l’intensité, ce qui a pour effet au contraire de souligner la facture hollywoodienne de la production. C’est bien dommage car le scénario s’efforce de dépeindre le désarroi d’une famille dépassée par les événements. Par moments, il y parvient, mais le réalisateur essaie tellement de nous en mettre plein la vue que l’émotion tombe à plat, diluée par le rythme effréné des péripéties qui s’enchaînent les unes après les autres.
Cet acharnement à nous tenir en haleine coûte que coûte empêche définitivement No Escape d’être un bon film...
L'avis de la rédaction :
Sébastien Veilleux: **
Martin Gignac: **