22 avril 2016

Louder than Bombs ***½

Texte rédigé dans le cadre du FNC 2015

Depuis le décès de sa mère Isabelle (Isabelle Huppert, parfaite), Conrad (Devin Druid) se réfugie dans son monde intérieur et se détache de plus en plus de son père (Gabriel Byrne). À l'occasion d'une exposition posthume des œuvres d'Isabelle, Jonah (Jesse Eisenberg), le fils aîné, vient passer quelques jours avec sa famille.

Réalisateur: Joachim Trier | Dans les salles du Québec le 22 avril 2016 (EyeSteelFilm)

Le dernier film de Joachim Trier, présenté à Cannes en mai dernier, est un film sur le deuil qui n’en prend jamais la forme. Le personnage qui relie tous les protagonistes est une mère décédée quelques années plus tôt, photographe de guerre respectée, dont la mort n'était peut-être pas si accidentelle que ça. À travers le rapport qu'entretenaient avec elle ses fils (Jesse Eisenberg et Devin Druid) et son mari (Gabriel Byrne), magnifiquement restitué sous forme de bribes de souvenirs ou de rêves, c’est en fait un portrait de différentes solitudes que nous livre Trier.
Les trois hommes au centre du film, reliés par cette femme disparue, semblent appartenir à trois bulles différentes qui essaient de se rapprocher parfois, sans jamais parvenir à fusionner vraiment. La force de Joachim Trier est d’être parvenu à recréer ces trois univers, en assumant aussi bien leurs singularités que leurs tentatives de rapprochement, et en les assemblant dans un tout pourtant harmonieux. Il y parvient notamment grâce à la justesse de sa mise en scène, d’une grande sensibilité, qui ose mélanger les moments oniriques du souvenirs et les instants plus terre-à-terre du présent tout en préserver l'homogénéité de l'ensemble.
Après Oslo, 31 août, Joachim Trier confirme indéniablement l'étendu de son talent.
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***½
Sami Gnaba: ***½
Martin Gignac: ***
Olivier Bouchard: ***
Olivier Maltais: ***
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