22 avril 2016

L'origine des espèces **

David (Marc Paquet) est à la recherche d’un père mystérieux que sa mère (Élise Guilbault) lui a caché toute sa vie.

Réalisateur : Dominic Goyer | Dans les salles du Québec le 22 avril (Séville)

La relation avec le père est une trame narrative si souvent utilisée au cinéma (et encore plus au Québec) qu'il est important d'y amener une touche personnelle pour se l’approprier. Malheureusement, avec un énième fils à la recherche d’un père disparu, L'origine des espèces n'a rien de substantiel à amener à la conversation, malgré son utilisation intéressante de l’animation.
Suite au suicide de sa mère, David apprend qu’il ignore l'identité de son père biologique. Cette révélation déclenche une enquête afin d'élucider un mystère caché avec efforts par la mère. Les Loups de Sophie Deraspe vient bien évidemment en tête, mais la comparaison n’est pas flatteuse pour L’origine des espèces.
Un sujet aussi personnel aurait eu besoin d'un centre émotif fort, mais le personnage de David est loin d’être solide : il est terriblement mou et n'a pas le charisme nécessaire pour guider le public dans cette aventure intime. Heureusement, lorsqu'il s'aventure en région pour rencontrer de nouveaux personnages, l’intrigue prend un virage marqué et quelque chose d'intéressant s’offre brièvement au spectateur. Ce nouvel environnement beaucoup plus intéressant amène une saveur distincte et rafraîchissante à une intrigue qui tournait en rond. Le film s’améliore encore d'un cran lorsqu'il tombe dans des sujets d’exploitation crasse, qui évoquent plus Le Nèg' de Morin ou une nouvelle du Marquis de Sade que le drame familial qu'il veut être. Malheureusement, même l’excitante révélation finale prend une page du scénario d'un autre film québécois contemporain sur la recherche du père (nous ne spécifierons pas lequel... cela reviendrait à vendre la mèche).
Au final, en dehors d'une vingtaine de minutes très intéressantes, L'origine des espèces reste trop convenu. De plus, le personnage de David est trop terne et ennuyeux pour amener ce qu'il faut à ce récit personnel.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: **
Miryam Charles: **½
Martin Gignac: **
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