9 octobre 2015

Ville-Marie **

Une actrice européenne (Monica Bellucci), son fils (Aliocha Schneider), une infirmière (Pascale Bussières) et un ambulancier (Patrick Hivon) vivent en simultané une nuit montréalaise qui mettra leurs émotions à nu.

Réalisateur : Guy Édoin | Dans les salles du Québec le 9 octobre (Filmoption Internationale)

Une femme donne son bébé à un inconnu dans la rue avant de se jeter devant un camion : cette première scène d’une grande puissance accroche immédiatement. Malheureusement, il s'agit du point fort du film! Ville-Marie se veut en effet une observation d’histoires reliées par une ville et un thème, mais donne plus l’impression d’un téléroman médiocre que d’une production cinématographique, et ce malgré la direction photo qui capture un Montréal nocturne comme peu y arrivent.
Les trois ou quatre histoires contenues dans le scénario sont beaucoup trop disparates pour offrir une cohérence thématique satisfaisante. Ces individus trop éparpillés forcent le scénario à souligner à gros traits leurs liens afin qu’ils ressortent clairement, enlevant toute subtilité possible au film. De plus, la direction d'acteurs insiste trop sur le fait que les gens tourmentés doivent être d’une rigidité qui enlève toute vie à leurs luttes émotionnelles. En essayant d’en faire trop en racontant autant d’histoires, le scénario s’empêche de vraiment prendre le pouls de personnages trop archétypaux.
Tout cela gâche une mise en scène intéressante qui capture une ambiance urbaine d’un Montréal mélangeant contemplation nocturne et iconiques cônes orange. Malheureusement, la direction photo est ternie par des détours narratifs sur un plateau de tournage aux allures criardes qui nuisent à l’ambiance qu’essaie d’installer le reste du film. Cela retire aux intrigues le tissu atmosphérique qui les liait et qui représentait la seule subtilité du long-métrage.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: **
Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: **
Miryam Charles: *½
SHARE