20 novembre 2015

Les êtres chers **½

La vie d’un père (Maxim Gaudette) et de sa fille (Karelle Tremblay) est marquée par la mort d’un patriarche il y a une vingtaine d’années.

Réalisatrice : Anne Émond | Dans les salles du Québec le 20 novembre (Séville)

La force d’un drame familial repose sur la proximité au sujet. Ne s’appuyant sur rien d’autre que le vécu de ses personnages, une histoire qui prend place au quotidien gagne à être ancrée dans le vrai monde. Si Les êtres chers cherche à toucher aux thèmes du suicide et de la mélancolie, des éléments dramatiques trop manufacturés et intégrés sans subtilité par des lignes de dialogues martèlent les émotions des personnages. Cela nuit au naturel de son ambiance fait tranches de vies prises sur le vif (l'aspect le plus réussi du film).
Le thème du suicide est inséré dans l’histoire avec la même absence de nuance. Ainsi, il fait plus office de panneau de signalisation qui dicte explicitement ce dont on parle et où l’on s’en va. Si la finale ramène le propos à l’avant-plan, c'est trop tard pour lui donner la présence nécessaire au récit. Toutefois, l’authenticité émotionnelle des moments qui célèbrent la vie rattrape un peu les dramatisations malhabiles.
Les êtres chers s’ajoute donc à la liste des récents films qui gaspillent une direction photo impressionnante du Québec (avec Ville-Marie et Every Thing Will Be Fine) sur un scénario de qualité moindre. Malgré les performances bien senties de Maxim Gaudette et Karelle Tremblay, il est difficile de s'intéresser au drame de cette vie qui semble aller si bien, sauf lorsque non. Sans tension latente, on passe machinalement d’un état à l’autre, exempt d’entre-deux.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: **½
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: **½
Miryam Charles: **
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