22 janvier 2016

Soleil de plomb / The High Sun (Zvizdan) ***

Trois histoires d’amour qui se déroulent dans trois décennies différentes, dans deux villages voisins des Balkans.

Réalisateur : Dalibor Matanic | Dans les salles du Québec le 22 janvier 2016. (K-Films Amérique)

Choisi pour représenter la Croatie pour les Oscars, Soleil de plomb cherche à cicatriser les plaies du passé en rappelant que l’amour a le dernier mot. La proposition inspirante – quoique naïve – est bien servie par une photographie lumineuse, des décors ponctués de fantômes errants et de solides acteurs (Goran Markovic et Tihana Lazovic).
Cette proposition louable et fortement recommandable n’en demeure pas moins inégale. Les intentions de l’auteur sont tellement palpables qu’on les retrouve de façon trop prononcée à l’écran. La première histoire d’un intérêt limité se déroule en 1991 et rappelle de façon un peu gauche cette scission qui se crée entre une sœur amoureuse et son frère soldat. La famille est aussi brisée que les Balkans, sur le point d’imploser. La réparation se répercute dans le second tronçon, en 2001, alors qu’un ouvrier répare une maison délabrée. Ce segment, le plus érotique, est également le plus satisfaisant et rappelle qu’un grand cinéaste se cache peut-être derrière Dalibor Matanic. Il faudra patienter un peu avant d’en être convaincu, car la conclusion (en 2011) remet les pendules à l’heure d’une façon plus douce qu’amère, en remplaçant la guerre du début par le sexe libre et en donnant une seconde chance à la jeunesse et à ses descendants pour apprendre de leurs erreurs.
Finalement un peu étouffant à force de symbolisme, Soleil de plomb reste une réflexion pertinente sur le temps qui passe. Bien que le film ne rivalise en rien avec le beaucoup plus abouti Three Times de Hou Hsiao-Hsien qui explore des thèmes connexes, l’ensemble est suffisamment réussi pour donner le goût de découvrir davantage le cinéma croate.
L'avis de la rédaction :

Martin Gignac: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
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