18 mars 2016

Cemetery of splendour ***

Texte initialement publié à l'occasion d'une projection au Centre Phi.

Dans un hôpital militaire, un soldat souffrant d’une mystérieuse forme de narcolepsie se lie d’amitié avec une femme plus âgée.

Réalisateur: Apichatpong Weerasethakul | Dans les salles du Québec le 18 mars 2016 (EyeSteelFilm)

Le réalisateur Apichatpong Weerasethakul reprend avec ce film les différents thèmes explorés dans Uncle Boonmee. Ainsi, aux alentours d’une école reconvertie en hôpital se croisent des malades au sommeil incontrôlable, une femme pouvant communiquer avec les esprits et des statues à l’apparence humaine. Tous forment un pont entre les mondes; celui du tangible et celui du spirituel (sans oublier celui du rêve).
Véritable maître du cinéma de contemplation, Weerasethakul laisse place une fois de plus à une mise en scène dénuée d’artifices. Les qualités d’observation du réalisateur transportent naturellement le spectateur à travers les diverses phases du sommeil et de l’éveil. Alors que la magie de ce voyage exploratoire opérait totalement pour Uncle Boonmee, on ne peut s’empêcher de constater qu’elle manque ici parfois à l’appel.
Le film qui mise sur la répétition de certains moments du quotidien pourra en effet susciter l’ennui. L’aura de mystère entourant l’état de santé des soldats est mise à mal par une surenchère de détails et de conversations alors que certains éléments qui évoquent le monde des rêves et celui de la spiritualité sont beaucoup trop rationalisés par les personnages. On arrivera néanmoins facilement à se laisser emporter par la force du récit.
Le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul, telle une forme de résistance tranquille, propose une nouvelle fois une expérience transcendante qu’il faudra vivre absolument sur grand écran.
L'avis de la rédaction :

Miryam Charles: ***
Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: ****
Olivier Bouchard: ****
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