18 mars 2016

The Program (Le programme) **½

La gloire et la chute du champion cycliste Lance Armstrong (Ben Foster), qui est suspecté par le journaliste David Walsh (Chris O’Dowd) d’avoir consommé des substances illicites afin d’augmenter ses performances.

Réalisateur: Stephen Frears | Dans les salles du Québec le 18 mars 2016 (Les Films Séville)

Lance Armstrong est un des sportifs les plus mythiques du 21e siècle et il mérite un long métrage à son image – avec des tragédies et des moments de grâce, des périodes de doutes et d’élans vertigineux – qui tarde encore à venir. Le vétéran documentariste Alex Gibney a failli à la tâche avec son néanmoins potable The Armstrong Lie et c’est au tour du renommé Stephen Frears de laisser le spectateur sur sa faim.
The Program n'est toutefois pas globalement intéressant. Le scénario de John Hodge, basé sur le livre de Walsh, mélange d'ailleurs avec efficacité plusieurs pistes tangibles comme la culture de la drogue dans le milieu du cyclisme, la manipulation des élites et le vedettariat instantané, sans compter la performance convaincante quoique caricaturale des interprètes. Ben Foster a réellement la tête de l’emploi et il évite les mimiques d’usage. Face à lui Chris O’Dowd prend soin de se tenir loin du cabotinage de service et Guillaume Canet s’amuse énormément dans la peau d’un médecin corrompu.
Le film finit cependant par manquer d’envergure. Rien ne ressort véritablement du lot, ni les rebondissements schématisés ni les répliques un peu trop hollywoodiennes. La direction artistique semble avoir été réduite au minimum et malgré une trame sonore recommandable, la mise en scène de Stephen Frears est loin de rivaliser avec ses meilleures créations (The Hit et My Beautiful Laundrette), se perdant dans des symboles trop élémentaires. S’il a su ces dernières années se rapprocher de l’âme de personnages qui ont véritablement existé (pensons seulement à The Queen ou Philomena), il demeure ici trop superficiel, ne trouvant pas le recul nécessaire et encore moins la façon de transcender son sujet.
Cela rend The Program tout au plus divertissant, mais si loin de ce qu’il aurait pu et dû être. Le résultat est tout de même supérieur à notre Petite reine chérie.
L'avis de la rédaction :

Martin Gignac: **½
Jean-Marie Lanlo: **
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