Les employés de BP stationnés sur la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon apprennent l’importance des mesures de sécurité préventive.
Réalisateur : Peter Berg | Dans les salles du Québec le 30 septembre (Entract Film)
Le film catastrophe américain mise généralement sur le spectacle et l’excitation. Le Deepwater Horizon de Peter Berg choisit plutôt de mettre de l’avant le danger et la terreur d’une situation désastreuse où des vies sont en danger. Avec grande efficacité, Berg nous fait vivre une journée de travail qui vire au cauchemar suite à des décisions malheureuses.
En ne précipitant pas les choses, le scénario établit la géographie de la plate-forme pétrolière et les divers rapports entre collègues ingénieurs. Les relations ne sont pas des plus originales, mais elles arrivent à mettre en place une ambiance authentique. Comme c'est souvent le cas à travers le monde, des responsabilités sont mises entre les mains d’hommes et de femmes pour qui l’ampleur des enjeux est devenue routinière et donc banalisée.
Le récit est évidemment saupoudré de tout l’héroïsme américain patriotique prévisible dans ce type de « faits vécus ». Par contre, un soupçon de sens critique, principalement dirigé vers l’industrie pétrolière, vient tempérer le propos en célébrant le courage désintéressé tout en condamnant la cupidité sur laquelle est construite la nation.
L’aura de Mark Whalberg évoque un bourrin bien intentionné qui se prend un peu trop au sérieux, un choix judicieux pour camper ici le représentant de l’Américain moyen. Il est par contre éclipsé par les toujours intéressants Kurt Russell et John Malkovich, qui s’emparent du film en jouant des rôles colorés, légèrement plus grands que nature, dont la confrontation des valeurs est le véritable centre du drame.
Sans être révolutionnaire, Deepwater Horizon se fixe un objectif clair et l’atteint avec compétence. L’escalade de la tension tient les promesses du marketing tout en faisant honneur à ce fait vécu, somme toute assez contemporain, ce qui est souvent un pari risqué.