
Les personnes qui n'ont plus leur place dans la société sont envoyées en exil dans le désert. Une nouvelle vie s'organise.
Avec A Girl Walks Home Alone At Night et son histoire d'amour vampirique en noir et blanc située dans un Iran imaginaire, Ana Lily Amirpour confirme avec son second film sa volonté de sortir des sentiers battus. Dans The Bad Batch, son héroïne est cette fois confrontée à l'exil dans un désert westernio-madmaxien, où une petite fille au visage d'ange un peu boudeur est élevée par un dessinateur cannibale et bodybuildé (Jason Momoa, très bien).
Le point de départ permet à la réalisatrice de faire une fois de plus étalage de son talent. En brassant savamment quelques codes, elle donne aux premières minutes de son film une grande force et fait ressentir au spectateur aussi bien l'étendue inquiétante du désert, la bestialité d'une tribu cannibale ou l'optimisme insouciant d'une jeune adulte (Suki Waterhouse) prête à faire face à des difficultés pourtant presque insurmontables. Chaque plan est alors parfaitement maîtrisé, et nourrit avec efficacité le propos.
La suite tourne malheureusement un peu à vide. Certes, Ana Lily Amirpour est habile et filme aussi bien ses personnages que ses paysages, mais en s’emberlificotant dans une intrigue (volontairement) vaseuse et en surjouant avec les codes qu'elle avait un temps maîtrisés, elle perd vite ses personnages en route au profit d'un petit exercice de style aussi visuellement agréable que stérile, et pas aussi fun qu'on le souhaiterait.
Avec son premier film, l'émotion prenait progressivement le pas sur le reste. C'est malheureusement ici l'inverse qui se produit!
Avec son premier film, l'émotion prenait progressivement le pas sur le reste. C'est malheureusement ici l'inverse qui se produit!
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***½
Pascal Grenier: ***
Olivier Bouchard: **½
Olivier Maltais: ***