30 juin 2017

The Beguiled ***

Dans le sud des États-Unis, alors que la guerre civile divise le pays, un caporal nordiste (Colin Farrell) se retrouve blessé sur le champ de bataille. Il trouvera refuge dans une école exclusivement habitée par des femmes.

Réalisation : Sofia Coppola | Dans les salles du Québec le 30 juin 2017 (Universal)

The Beguiled n’a rien à envier à la version cinématographique de Don Siegel (qui mettait en vedette Clint Eastwood). Sofia Coppola signe une œuvre forte qui navigue aisément entre douceur et trouble. La douceur provient essentiellement du rythme et de la direction d’acteurs. Il y a beaucoup de répétitions qui trouvent ancrage dans une routine quotidienne. Au loin gronde le possible d’une violence sourde. Cet ailleurs qu’on ne verra jamais, laisse supposer qu’au loin des hommes s'entre-tuent. Lorsque la menace (affaiblie par une blessure) se retrouve à l’intérieur, la directrice de l’école (Nicole Kidman), sa tutrice (Kirsten Dunst) et ses élèves chercheront un moyen de l’atténuer. Dans le but de soigner le blessé, elles seront confinées à l’école et ses alentours. D’ailleurs, la superbe direction photographique vient accentuer ce sentiment d’enfermement.
Sofia Coppola parvient avec brio à nous faire ressentir le trouble venu déséquilibrer l’harmonie du sanctuaire. Alors qu’elles attendent la fin de la guerre (avec une certaine langueur), elles seront exposées aux conséquences de celle-ci. Il est également intéressant de constater la position féministe de la réalisatrice. Avec humour et ironie, la cinéaste prend en effet le parti de ses personnages féminins au détriment du caporal qui sera échaudé par leurs tentatives de séduction.
On pourrait reprocher à la réalisatrice de ne pas s’être accroché à l’Histoire car il y a peu de détails sur la guerre civile et ce qu’elle représente (la lutte pour la libération des esclaves). Toutefois, The Beguiled n’est pas un film historique et c’est certainement là sa force. Il raconte une autre lutte, une autre libération.
L'avis de la rédaction :

Miryam Charles: ***
Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: ***
Pascal Grenier: **½
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