9 février 2018

La confession ***

Rédigé dans le cadre du festival de Rouyn-Noranda 2017

Pendant l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre (Romain Duris) suscite l’intérêt de toutes les femmes. Une relation particulière s'instaure entre lui et la jeune, jolie, communiste et athée Barny (Marine Vacth).

Réalisateur: Nicolas Boukhrief | Dans les salles du Québec le 9 février 2018 (MK2│Mile End)

Adaptation du roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck, La confession surprend par un classicisme et une sobriété dont Nicolas Boukhrief, adepte d’un cinéma généralement plus musclé, n’a pas toujours fait preuve. Cette approche était probablement imposée par son sujet, mais le résultat réjouit par sa maîtrise et son exigence, aussi bien dans la mise en scène précise que dans la photo ou la direction artistique qui permettent à l’ensemble d’éviter l’aspect factice auxquelles ont trop souvent recours les films d’époque (cf. Pieds nus dans l’aube, présenté cette année dans le même festival).
Ce qui frappe également, c’est la grande rigueur dans le travail d’écriture, certaines libertés judicieuses prises par rapport au roman, ainsi qu’une intégration parfaitement gérée du collectif / historique dans le particulier (l’histoire d’amour entre un prêtre catholique et une jeune femme  communiste). Certes, le film s’adresse clairement à un public relativement large, et le scénario laisse pour cette raison peu de zones d’ombres, mais cela n’empêche pas les dialogues d’être très bien écrits et d’intégrer les éléments explicatifs avec une justesse assez rare dans le cinéma populaire.
Enfin, la prestation des deux acteurs principaux est remarquable (Romain Duris et son charisme malicieux; Marine Vacth et sa fermeté inquiète) et Nicolas Boukhrief semble se délecter de la fragilité du regard de Vacht, qu’il filme dans des moments d’écoute plus explicites que bien des dialogues.
Au final, La confession ne révolutionnera pas le cinéma et ne cherchera pas à surprendre le spectateur, mais il possède une qualité rare: faire un cinéma très accessible tout en faisant preuve d’une certaine sobriété. C’est suffisamment rare pour être souligné et apprécié!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***
Pascal Grenier: ***
Ambre Sachet: **
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