23 février 2018

Annihilation **

Une biologiste retrouve son mari, un soldat longtemps disparu, lors d’une mission secrète. Alors que ce dernier est mis en quarantaine, elle se porte volontaire avec quatre autres personnes pour pénétrer dans une zone mystérieuse, abandonnée et coupée de toute civilisation, afin de comprendre la disparition des membres des précédentes expéditions.

Réalisateur: Alex Garland | Dans les salles du Québec le 23 février 2018 (Paramount)

Après le succès critique de Ex Machina, son premier film à titre de réalisateur, l’anglais Alex Garland (auteur du roman The Beach et scénariste de 28 Days Later et Never Let Me Go) déçoit beaucoup avec ce second long métrage qui est loin d’être à la hauteur de ses ambitions. Adapté du roman éponyme de Jeff VanderMeer (le premier d’une trilogie du mouvement littéraire New Weird), Annihilation emprunte beaucoup à des classiques du cinéma de science-fiction sans en reproduire l’intensité ou l’impact émotionnel. On songe notamment à la version de Philip Kaufman de Invasion of the Body Snatchers avec ses plantes étranges en pleine mutation. Il y a aussi un peu de Twilight Zone avec cette zone qui renvoie à une dimension étrangère et pleine de mystères. Mais c’est surtout à une pâle variation de la version de John Carpenter de The Thing que le film fait énormément penser avec ces métamorphoses pathogènes et le climat de paranoïa qui s’installe entre les membres de l’expédition.
Il n'y a donc rien de particulièrement nouveau dans le déroulement de l’intrigue qui devient de plus en plus prévisible à mesure que les mystères se dévoilent. Le film perd aussi en efficacité et en suspense avec cette structure narrative en flash-back qui égare le film dans ses propres dédales. À force de trop vouloir mélanger les genres (science-fiction, horreur et film d’anticipation), Garland ne réussit jamais à jongler habilement avec l’un ou l’autre. Cela est d’autant plus vrai que les personnages sont peu développés et pas très attachants.
De plus, le message pro-écologique et l’emphase sur la nécessité et le besoin de préservation ne passent pas très bien non plus. Certaines images ou idées retiennent l’attention par à-coups, et il y a bien un ou deux moments envoûtants, mais la recette ne prend pas et le résultat est aussi prévisible que peu convaincant.
L'avis de la rédaction :

Pascal Grenier: **
Jean-Marie Lanlo: *½
Martin Gignac: ***½
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