25 février 2018

RVQC 2018: Bonnet d'hômme ***

(Réalisateur: Frédéric Barrette)

Prenez un natif de Rouyn-Noranda diplômé de l’École nationale de cirque de Montréal, plongez-le dans la France profonde et très rurale, ajoutez deux artistes de cirque barbus, bourrus, peu bavards, parfois tout nus et assaisonnez le tout avec un accordéon, une tronçonneuse, des ânes, un quad et un chapiteau perdu au milieu de nulle part: vous obtiendrez ce film qui ne ressemble à rien d'autre qu'à lui-même, petite planète égarée qui se trouverait quelque part entre la galaxie Kaurismäki et la galaxie Abel et Gordon.
Frédéric Barrette est à la fois réalisateur, coproducteur, ingénieur du son et directeur photo (et probablement bien plus) et fait ce qu'il peut avec les moyens du bord, ce qui s'en ressent parfois techniquement. De plus, le film se perd un peu dans sa propre logique et peine à maîtriser son rythme très lent. Cependant, le résultat tour à tour burlesque, poétique ou performatif a le grand mérite d'être libre et original, de croire en lui-même sans se laisser aveugler par son enthousiasme, et prend au final des allures de petit coup de pied au cul à la fois rude et réconfortant. (Et oui!)
L'imperfection est parfois plus réjouissante qu'une fausse maîtrise technique au service d'un enfonçage de portes ouvertes. Bonnet d'hômme nous le rappelle, et ça fait du bien!
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