17 juillet 2020

★★★½ | Perdrix

Réalisation: Erwan Le Duc | Dans les salles du Québec le 17 juillet 2020 (FunFilm)
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en 2019, Perdrix est un petit bijou de cinéma libre et insolite qui débarque sur nos écrans pour offrir une grande bouffée de fraîcheur aux salles du Québec. Premier long métrage du cinéaste autodidacte Erwan Le Duc, cette comédie sentimentale à l’humour décalé est empreinte d’une folie ordinaire. On se laisse bercer dans cette histoire d’amour improbable entre un capitaine de gendarmerie sans histoire (Swann  Arlaud) qui tombe sous le charme d’une femme insolente (Maud Wyler, farouche et attachante) lors d’une enquête de routine.
Filmé entièrement dans les Vosges, en région Lorraine, où le cinéaste a passé une partie de son enfance, le film nous fait découvrir un paysage aussi libre que le film. Avec notamment cette bande de nudistes révolutionnaires et surtout avec le timbré de frère biologiste géodrilologue (spécialiste des vers de terre) qui élève d’une drôle de façon sa fille de 12 ans, Perdrix est souvent très drôle avec son mélange d’humour noir et de burlesque badin.
Ainsi, on se croirait dans l’univers de Quentin Dupieux en plus humain, épurée et en moins meta ou encore dans celui de Wes Anderson par son aspect insolite, fantaisiste et son regard pittoresque sur la famille et l’enfance (sans toutefois les nombreux artifices dont use le cinéaste américain).
On peut certes reprocher au film un fil narratif un brin ténu qui donne parfois des allures d’improvisation, mais au final, on assiste à un cinéma beaucoup plus contrôlé qu’il n’en a l’air. Ça serait bouder notre plaisir de ne pas embarquer dans cet univers empreint de folie, de délicatesse et de tendresse. Un film à voir!
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