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7 février 2020

★★★½ | Le traître / The Traitor (Il traditore)

★★★½ | Le traître / The Traitor (Il traditore)

Réalisé par Marco Bellocchio | Dans les salles du QUébec le 7 février 2020 (Métropole)
En 2019, la mafia a été le sujet de deux films réalisés par deux vétérans du cinéma mondial. Le grand Martin Scorsese est en effet revenu sur le sujet central d’une grande partie de sa carrière avec un Irishman frisant singulièrement l'autoparodie et évitant in extremis le désastre en devenant une réflexion sur la vieillesse. Marco Bellocchio (cinéaste important, mais beaucoup moins connu du grand public) a pour sa part regardé au-delà de son nombril pour se pencher sur un pan douloureux de l’histoire récente de son pays : le témoignage du repenti Tommaso Buscetta, qui allait entraîner la chute de centaines de personnes en lien avec la mafia (et qui allait provoquer la mort du juge Giovanni Falcone).
En 2 h 25, Bellocchio donne vie à des dizaines de personnages que l’on retrouve à différentes époques de leurs vies tout en abordant de nombreux enjeux en lien avec son sujet… sans jamais nous égarer dans la complexité de son propos. Il traditore devient ainsi à la fois l’histoire d’un homme, d’une organisation, d’une société, d’un pays, mais aussi une réflexion sur les convictions, l’honneur, les valeurs, les manipulations systémiques et leur corollaire : le devoir de dénoncer (certains diront: de trahir).
Très maîtrisé au niveau de l’écriture, Il traditore l'est tout autant au niveau de la mise en scène, relativement sobre, mais traversée d’idées brillantes aussi bien que de moments inoubliables, allant d’un attentat (filmé de manière aussi brève que glaçante) à des scènes de procès, très nombreuses, qui retrouvent la force tragicomique des comédies italiennes les plus sombres de l’âge d'or du genre.
Ceux qui cherchent un film coup de poing resteront peut-être sur leur faim, mais les amateurs de cinéma hyper maîtrisé y trouveront certainement leur compte.

21 juin 2019

★★★ | Dogman

★★★ | Dogman

Réalisé par Matteo Garrone | Dans les salles du Québec le 21 juin 2019 (Métropole)
Un petit homme au corps fragile; une station balnéaire en pleine déliquescence; des chiens que l'on toilette; de la drogue que l'on vend; un entourage auprès duquel on essaie d’exister; une fille à qui l’on a envie de tout donner… et surtout un ami trop brutal, trop drogué, trop incontrôlable.
Avec tous ces éléments de départ, Matteo Garrone dresse dans la première partie de son film le portrait d’un homme qui peine à s'affirmer dans un environnement où le bonheur ne semble pas avoir sa place. Le cinéaste a dans un premier temps la bonne idée de ne pas trop en dire. Il préfère observer son héros, en saisir la fragilité, la bonté, mais également le paradoxe : c’est parce qu’il cherche à se faire trop aimer de tous qu’il pratique quelques méfaits ou qu’il accepte l’amitié d'un homme qui ne la mérite pas. Mais après en avoir dit beaucoup par petites touches, Garrone se perd ensuite un peu dans sa propre logique.
Lorsque arrive l'humiliation, la trahison, l’isolement; lorsque le petit toiletteur pour chiens (bien meilleurs que les hommes!) décide d'arrêter de subir, lorsqu’il ne veut plus suivre le courant et que vient le temps de prendre les choses en main, Matteo Garrone fait comme son personnage : il semble tellement savoir où il va qu’il finit par perdre le contrôle. Les petits riens laissent la place à une intention unique, sans rien pour la contrebalancer, pour la nuancer. Le film tourne alors un peu en rond dans sa certitude de vouloir nous amener à sa chute.
Alors que la première partie était d'une grande maîtrise dans l'observation de l’humain, la seconde fait perdre au film ce qui en faisait la force. Dogman devient ainsi un film de vengeance prévisible… mais également extrêmement bien filmé, ce qui lui permet fort heureusement de continuer, sur un mode mineur, à susciter l’attention du spectateur.

30 août 2018

★★★ | Nico, 1988

★★★ | Nico, 1988

Réalisé par Susanna Nicchiarelli | Dans les salles du Québec le 31 août 2018 (EyeSteelFilm)
En s’attardant sur les deux dernières années de la vie de Nico, la réalisatrice renverse consciemment l’attente créée par le format biopic. La chanteuse allemande, Christa Päffgen de son vrai nom, est alors loin de sa carrière de mannequin ou de sa collaboration avec The Velvet Underground. À la fin de sa quarantaine seulement, Nico voit déjà la fin et s’efforce d’être en paix avec un passé ultimement irréconciliable.
C’est pourtant sur des images d’enfance que Nicchiarelli ouvre son film : Christa, en Allemagne, voit au loin Berlin qui brûle. C’est la fin de la guerre qui n’annonce rien de bon. La thèse est placée : la chanteuse vit toujours dans l’appréhension, dans la peur de la souffrance à venir, mais c’est aussi cette impression qu’elle essaiera éternellement de recréer dans sa musique. Dans le film, Nico évoque même qu’elle n’aurait jamais été heureuse «alors qu’elle était belle», dans ce qu’on considérerait probablement comme ses meilleures années.
Formellement, Nico, 1988 prend la forme d’un road movie assez confus. Voyageant avec sa troupe pour une dernière tournée, les péripéties que la chanteuse rencontre ne forment pas, a priori, de ligne directrice. Le film ne tient seulement qu’à la présence de son personnage principal. Loin de vouloir l’élever au rang de mythe, Nicchiarelli la présente à son plus vulnérable et, souvent, à son plus détestable. Jouée avec abandon par Trine Dyrholm, qui réinterprète des morceaux de la chanteuse avec un mimétisme frappant, Nico est un personnage foncièrement antipathique.
L’ensemble prend en quelque sorte une forme épisodique dont l’intérêt varie grandement. Le tempérament imprévisible du personnage principal est souvent exploré sans toutefois arriver à un résultat probant. Les scènes de crises deviennent rapidement répétitives et, sans ligne directrice pour les soutenir, mènent rapidement nulle part. Le film prend un peu de forme alors que Nico commence à renouer avec son fils, mais le point narratif, même s’il apporte de beaux moments, est trop peu approfondi pour prendre complètement forme.
Malgré son caractère confus, Nico, 1988 réussit en tant que portrait impressionniste de son personnage. Nicchiarelli évite les poncifs structurels des biopics. Il n’y a pas, dans son film, d'ascension vers la gloire avant la descente dans l’oubli. Lorsque, dans des flash-backs, Nico est présentée à son sommet, c’est à partir d’images filmées par Jonas Mekas. L’avant-gardiste filmait déjà le présent comme un souvenir éphémère. Nicchiarelli dans son film fait un contrepoint à l’histoire qui tend à différencier la chanteuse lors de sa gloire et après celle-ci. Le film ne s’attarde que sur la fin de sa vie mais démontre que dans toute celle-ci, Nico était une figure tragique qui imposait l’admiration malgré l’antipathie qu’elle inspirait.

2 juin 2017

Folles de joie ( La pazza gioia ) ***

Folles de joie ( La pazza gioia ) ***

Une jeune femme souffrant de troubles mentaux (Micaela Ramazzotti) est envoyée de force dans un institut médical. Elle y fait la connaissance d’une résidente (Valéria Bruni Tedeschi) avec qui elle se liera d’amitié.

Réalisateur : Paolo Virzi | dans les salles du Québec le 2 juin (Axia Films)

24 juin 2016