29 juillet 2011

Elle s'appelait Sarah **½

Julia Jarmond (Kristin Scott Thomas), une journaliste américaine vivant à Paris depuis de longues années, enquête sur la rafle du Vel d'Hiv. Dans le même temps, elle découvre que le logement occupé par la famille de son mari depuis l'été 1942 était jusqu'alors habité par une famille de juifs déportés. Elle cherche à en savoir plus sur ce passé trouble.

Réalisateur: Gilles Paquet-Brenner / En salles le 29 juillet 2011 (AZ Films)

Avec cette adaptation d'un roman à succès de Tatiana de Rosnay, Gilles Paquet-Brenner s'attaque à un vaste sujet. À travers une histoire individuelle (celle de Sarah), il cherche en effet à traiter du souvenir, de la culpabilité et du silence au sein des familles ayant connu un passé douloureux. Si le personnage de Sarah est particulièrement intéressant (elle fut dans le même temps victime et bourreau), l'absence de crédibilité du point de départ (comment ne pas sourire devant la bêtise des parents) ou la naïveté de certaines scènes (l'évasion des fillettes) nuisent indéniablement au film. De plus, la volonté de développer la réflexion aux niveaux familial et étatique se solde par un résultat peu convaincant et la place croissante du personnage de la journaliste (et ses problèmes de couple) pose visiblement des soucis au réalisateur qui semble vite dépassé par les événements.
Malgré ses défauts, Elle s'appelait Sarah possède néanmoins quelques qualités particulièrement appréciées pour ce genre de sujet (une sincérité évidente et une absence d'abus d'effets lacrymaux) et un important mérite (nous interroger sans manichéisme sur notre rapport à la lâcheté, la recherche de la vérité ou l'impact que peu avoir un acte d’un individu sur ses descendants). Ce n'est déjà pas si mal!
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