23 décembre 2011

Le gamin au vélo **

Cyril (Thomas Doret), 12 ans, vit dans un foyer pour enfants où son père (Jérémie Renier) l’a placé pour une durée indéterminée. Il fait par hasard la connaissance de Samantha (Cécile de France), une jeune coiffeuse qui accepte de l’accueillir chez elle durant les fins de semaine. Celle-ci va aider l’enfant à retrouver son père.

Réalisateurs: Jean-Pierre et Luc Dardenne | Dans les salles du Québec le 23 décembre 2011 (Les films Séville)

Les frères Dardenne sont indéniablement fort talentueux. Ils savent particulièrement bien filmer les instants de vie ou révéler de nouveaux talents (Émilie Dequenne, Olivier Gourmet, Jérémie Renier). Avec Le gamin au vélo, ils confirment ces habitudes en se montrant attentifs à leurs personnages et en dénichant un jeune acteur écorché vif et d’une justesse surprenante (Thomas Doret, plus vrai que vrai). Malheureusement, en ayant envie de bâtir leur film comme un conte (ils ont d’ailleurs envisagé un temps de l’appeler Conte de notre temps), ils ont visiblement pris une mauvaise direction. Leur scénario, d’une improbabilité perpétuelle et d’un manichéisme excessif, paraît d’autant moins crédible que le style visuel reste fidèle à la marque de fabrique des cinéastes : d’un réalisme extrême (pour ne pas dire d’un naturalisme Dardennien). Au fur et à mesure que le film avance, le spectateur est de plus en plus pris dans cette étrange schizophrénie, au point de risquer de s’y perdre. Ce fût malheureusement notre cas.
Comme pour enfoncer le clou, si Jérémie Renier est une fois de plus parfait, Cécile de France semble toujours à côté de son personnage. Le contraste entre son jeu particulièrement faux et le naturel des deux acteurs masculins ne fait qu’accentuer cette dichotomie assez déplaisante.
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