16 décembre 2011

Tinker Tailor Soldier Spy (La taupe) **½

Les services secrets britanniques seraient infiltrés par un agent double aux ordres de Moscou! George Smiley (Gary Oldman) est chargé de débusquer la taupe.

Réalisateur: Tomas Alfredson | Dans les salles du Québec le 16 décembre 2011 (Les Films Séville)

Le réalisateur de Let the Right One In quitte la Suède enneigée pour se retrouver dans l’Angleterre des années 70, donc en pleine guerre froide. En s’attaquant au roman d'espionnage par l’intermédiaire d’un des auteurs majeurs du genre (John Le Carré), Tomas Alfredson met tous les atouts de son côté... encore faut-il être à la hauteur. Objectivement, c’est le cas: son travail sur la mise en scène et ses choix graphiques nous plongent dans des années 70 parfaitement reconstituées, la musique est judicieusement choisie et les acteurs sont parfaits (il faut dire qu’il y a du beau monde au générique: Gary Oldman, Colin Firth, John Hurt... excusez du peu!). Vieux ou bedonnants, les espions sont aux antipodes des archétypes du genre, ce qui contribue à donner au film un ton singulier. Pourtant, étrangement, alors que le film a tout pour envoûter, il n’y parvient jamais vraiment et a tendance à nous laisser sur le bord du chemin. Trop froid? Probablement pas... s’il l’est, cela contribue même à son charme. Trop long? Non plus... il choisit au contraire de prendre le temps nécessaire. Peut-être paradoxalement trop appliqué, trop consciencieux... et pour être franc, trop laborieux. Du coup, chaque plan, chaque cadre ou chaque idée prend trop de place. En plus de l’atmosphère à juste titre oppressante restituée brillamment par Alfredson, c’est aussi l’objet filmique qui finit par étouffer l’histoire, les lieux, les personnages... et avec eux, le spectateur!
Dommage, il ne manquait vraiment pas grand chose pour que ça fonctionne! Trop d’application, parfois, tue le talent!
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