Suite au meurtre violent de son mari (Benz Antoine) et de son fils (Ignacio Rogers), Marie, une policière (Marie-Josée Croze) tentera de démasquer l’assassin pour venger sa famille.
Réalisateur : Santiago Amigorena | Dans les salles du Québec le 20 avril 2012 (Les Films Séville)
Pour son second long-métrage de fiction, le réalisateur et scénariste Santiago Amigorena offre un début prometteur (les cinq premières minutes). À la sortie de l’école, un jeune garçon raconte un rêve intrigant (voire poétique) à un camarade de classe. C’est ce rêve qui fera écho tout au long du film lorsque le jeune garçon est assassiné avec son père en se rendant à un match de basketball. Le drame qui survient dans les premières minutes du film donne la possibilité au récit de se diriger vers plusieurs directions, la veuve étant seule au monde pour faire son deuil. La voie choisie par le réalisateur sera celle de la vengeance.
Visuellement réussi, et doté d’un montage intelligent, Another Silence manque toutefois d’une écriture réfléchie. La façon dont nous est révélé le passé du personnage, sa détermination acharnée ou son motif de vengeance sans faille sont parsemés d’incongruités scénaristiques. De plus, la réalisation complaisante se contente d’accompagner le désir de justice personnelle de la policière sans jamais en dévier. La caméra suit donc cette femme tel un fantôme qui erre à la recherche des coupables. En ce sens, la résolution est quelque peu décevante, la confrontation finale n’étant pas conséquente avec les agissements précédents de Marie. Dans ce rôle, Marie-Josée Croze (au visage stoïque) a du mal à donner une dimension humaine à son personnage, ce qui a pour résultat de nous laisser indifférents à son sort. Lorsqu’elle découvre le coupable, il est déjà trop tard pour ramener le film à la promesse qu’il offrait dans les premières minutes.
