13 avril 2012

Keyhole ***½

Le gangster Ulysse (Jason Patric) retourne chez lui après une longue absence, accompagné d’une jeune aveugle noyée mais miraculeusement revenue à la vie. Il parcourt les pièces et les couloirs hantés de la demeure familiale à la recherche de la vérité.

Réalisateur : Guy Maddin | Dans les salles du Québec le 13 avril 2012 (Les Films Séville)

Après quelques films autobiographiques, Guy Maddin revient à un récit plus classique. Mais cela ne doit pas pour autant inquiéter ses amateurs : le réalisateur du Manitoba reste fidèle à lui même! Durant une errance dans la maison où il a jadis vécu, le héros croisera des fantômes de son passé et cherchera à ouvrir les bonnes portes lui permettant de retrouver ses souvenirs. Entre symboles et références, les cérébraux et amateurs des décorticages scénaristiques en tout genre s’en donneront à cœur joie et pourront appeler à la rescousse Bachelard ou Homère. De leur côté, les esthètes ne seront pas en reste : l’amour de Maddin pour le cinéma d’antan est toujours omniprésent (le début est un magnifique hommage aux films de gangster des années 30) et son travail sur le son et l’image, toujours imprévisible et surréaliste, est une fois de plus fascinant (même s’il a ici opté pour le Canon 5D… qui fait de véritables merveilles).
Si la réussite d’un film de Guy Maddin relève souvent de l’alchimie, celle-ci opère magnifiquement pour Keyhole. Le résultat est peut-être malgré tout un peu froid (certains de ses films précédents réussissaient à toucher le spectateur de manière plus viscérale), mais les amateurs de Maddin apprécieront probablement. Pour les autres, il ne reste qu’une chose à faire : essayer d’entrer dans cet univers surprenant mais peut-être pas si hermétique qu’on pourrait l’imaginer!
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