20 avril 2012

Le voyage extraordinaire + Le voyage dans la lune ***½

Il y a quelques années, une bobine en couleur du film le plus emblématique de l’œuvre de Georges Méliès (Le voyage dans la lune) est retrouvée. Le film est très endommagé, mais un travail de restauration s’amorce. Il permettra aux spectateurs du XXIe siècle de découvrir enfin le premier grand succès commercial de l’histoire du cinéma de science-fiction dans sa version coloriée d’origine.

Réalisateurs : Serge Bromberg et Éric Lange + Georges Méliès | Dans les salles du Québec le 20 avril 2012 (Funfilm Distribution)

Le voyage extraordinaire, qui précède le film de Méliès dans sa version restaurée en couleurs, est un documentaire agréablement didactique illustré d’images d’archives souvent très intéressantes et comprenant trois sujets majeurs : Georges Méliès (sa vie, son œuvre), un aperçu synthétique de certains aspects de l’histoire du cinéma des origines et le travail de restauration qui a conduit à cette nouvelle version du Voyage dans la lune.
Le documentaire étant particulièrement court, l’ensemble pourra cependant laisser sur leur faim les cinéphiles avertis. Nous aurions en effet préféré que le film s’attarde plus sur le travail de restauration (passionnant) et qu’il accorde moins de place aux deux premiers aspects (non moins passionnants mais globalement plus documentés… même si on pourra toutefois y découvrir certaines choses, comme les images incroyables de cet atelier de coloriage de films qui employait jusqu’à deux cents ouvrières). Ce documentaire, malgré tout intéressant et bien conçu, aurait probablement fait un excellent bonus de DVD. Mais mérite-t-il une projection dans une salle de cinéma?
Aussi étrange que cela puisse paraître, la réponse est oui! Tous simplement car son rôle n’est que d’être la première partie du véritable intérêt de ce double programme : Le voyage dans la lune (moins de 14 minutes… et donc commercialement inexploitable seul). En voyant en une même séance ces deux films, le spectateur a certes l’étrange impression de passer une soirée DVD (il regarde le bonus + le film), mais il y a une différence de taille : il est au cinéma.
Redécouvrir en salles ce film dans une version que l’on croyait disparue, 110 ans après sa première diffusion, est bien sûr un plaisir immense. Il est également un beau moyen pour le spectateur du XXIe siècle de rendre hommage à celui sans qui le spectacle cinématographique n’aurait peut-être pas évolué de la même façon…
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