25 mai 2012

Si tu meurs, je te tue ***½

Philippe (Jonathan Zaccaï) vient juste de sortir de prison lorsqu’il se lie d’amitié avec Avdal (Billey Demirtas), un kurde attendant avec impatience l’arrivée à Paris de sa fiancée Siba (Golshifteh Farahani). Mais Avdal meurt soudainement, Siba le cherche, fait la connaissance de frères kurdes, de Philippe et voit arriver le père d’Avdal (Menderes Samancilar) qui souhaiterait bien la ramener au pays avec lui.

Réalisateur: Hiner Saleem | Dans les salles du Québec le 25 mai (Funfilm Distribution)

Si tu meurs, je te tue est un film singulier. L’histoire y est construite comme une succession de micro histoires où chaque élément semble en contradiction avec les autres. On y retrouve en effet à la fois des situations ou des personnages improbables dans un Paris hyper réaliste; des scènes au comique décalé entrecoupées de scènes dramatiques; un style assez froid et des images aux tons chauds; des Pieds nickelés kurdes mais légèrement kaurismäkiens cotoyant une femme belle, digne et éprise de liberté... et enfin un héros qui semble une contradiction à lui tout seul! Pourtant, le tout forme un savant mélange étrangement cohérent, en grande partie grâce à la mise en scène de Hiner Saleem, qui parvient à donner à l’ensemble un charme envoûtant. On aime son Paris nocturne composé de petites rues désertes et de cafés où l’on boit des ballons de rouge, on aime ses acteurs (très variés, mais tous parfaits, avec des mentions spéciales pour Jonathan Zaccaï, Golshifteh Farahani et Özz Nüjen), on aime ses touches de burlesque, son amour de la vie ou encore sa volonté d’injecter un shoot de liberté à son personnage féminin...
Si tu meurs, je te tue, film à la fois imprévisible, absurde, dramatique, drôle, émouvant et beau parvient à procurer au spectateur un plaisir immédiat sans pourtant jamais s’abaisser à recourir à des effets faciles. Et si un vrai "feel good movie", ça ressemblait à ça?
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