6 juillet 2012

Le cochon de Gaza *½

Jafaar (Sasson Gabai), un pêcheur palestinien vivant à Gaza, est criblé de dettes. La pêche ne rapporte rien d'autre que des petits poissons sans valeur et quelques objets repêchés en mer. Un jour, il retrouve dans son filet un cochon qui changera à jamais son existence.

Réalisateur : Sylvain Estibal | Dans les salles du Québec le 6 juillet 2012 (Les films Séville)

Le cochon de Gaza n'est pas une œuvre particulièrement réussie. Le choix des distributeurs d'exploiter le film uniquement dans une version doublée en français n’arrange rien, en plus d’être d'une absurdité troublante (les personnages s'expriment dans un français impeccable régulièrement ponctué d’expressions en langue arabe). Passée la surprise de la langue, on suivra le personnage de Jafaar essayant de faire du commerce avec Yelena (Myriam Tekaïa), une résidente d'une colonie juive qui élève des cochons. L’idée de départ est en soi amusante : un Palestinien se retrouve avec un cochon (donc, un animal impur) et ne sait pas quoi en faire. Malheureusement, le film de Sylvain Estibal oscille sans cesse entre la comédie et le drame sans la moindre maîtrise de ces deux registres. De plus, le récit s'étire longuement pour nous faire comprendre ce que l'on saisit dès le départ. Le réalisateur se contente de nous démontrer ce message d'une manière très appuyée en ayant recours à des dialogues des plus naïfs : Palestiniens et Israéliens se doivent d'oublier leurs différences et de vivre main dans la main. C'est un bien beau message, livré avec beaucoup de bonne volonté… mais on aurait souhaité un film plus convaincant au lieu de ce film manquant finalement cruellement d'originalité.
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