Dans la France provinciale de l’entre-deux guerres, Thérèse Desqueyroux (Audrey Tautou), un esprit a priori plus libre que la moyenne, se marie avec l’homme qui lui était promis depuis son adolescence (Gilles Lellouche), plus par intérêt économico-familial que par amour. Les amourettes de sa belle-soeur (Anaïs Demoustier) lui permettront d’ouvrir les yeux sur sa relation et feront naître en elle une soif de liberté.
Réalisateur: Claude Miller | Dans les salles du Québec le 30 novembre 2012 (Métropole Films Distribution)
Très rapidement, la mise en scène maîtrisée et sans esbroufe de Claude Miller nous plonge efficacement dans le milieu décrit (la bourgeoisie de province, dans laquelle les intérêts de la famille priment sur le moindre désir de liberté individuelle). En plus de nous faire partager un univers, Claude Miller, sobrement, se fait témoin attentif de ses personnages. Il constate sans jamais juger la résignation des uns (y compris de ceux aux idées politiques progressistes) et le tiraillement des autres entre les convenances et le refus d’une vie programmée, qui semble les condamner à une existence qui ne peut les satisfaire.
Écrit, mis en scène et interprété avec talent, le film souffre cependant d’une durée un peu trop courte. Cela limite certains développement et empêche Claude Miller de faire totalement honneur à son passionnant matériau de départ. Le talent évident de tous les participants à l’aventure permet tout de même à Thérèse Desqueyroux d’être une oeuvre délicate et très estimable, dirigée par le regretté Claude Miller, qui nous a quittés en avril dernier après une carrière bien remplie (La meilleure façon de marcher, Garde à vue, La petite voleuse, etc.)