7 décembre 2012

La fée ***½

Un soir, le veilleur de nuit d’un petit hôtel du Havre (Dominique Abel) reçoit la visite d’une étrange visiteuse qui se prétend fée (Fiona Gordon). Il en devient vite éperdument amoureux.

Réalisateurs: Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy | Dans les salles du Québec le 7 décembre 2012 (Axia Films)

Quelques années après Rumba, Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy bénéficient à nouveau d’une sortie québécoise. La fée, conte de fée moderne dans lequel toute idée saugrenue devient possible, leur permet pour notre plus grand plaisir de rester fidèles à leur univers très personnel. Ils continuent à jouer avec les corps, l’espace, une certaine idée du mouvement et nous livrent un petit bijou de burlesque poétique n’ayant rien à envier à Tati ou Etaix. Si quelques effets spéciaux à l’ancienne apportent même au film une touche de poésie supplémentaire, l’image crépusculaire particulièrement soignée, le choix du Havre comme décor du film et une intrigue parallèle mettant en scène des clandestins apportent quant à eux une pointe de réalisme social qui se marie étrangement à merveille avec sa veine burlesque pour former ce qui pourrait ressembler à une sorte de réalisme poétique d’un nouveau genre.
Exploitant avec bonheur tout ce qui compose le cinéma (lumière, cadre, dialogues, son, décors, espace, mouvement, etc.), le film laissera cependant peut-être sur leur faim les amateurs d’histoires solides. Pourtant, s’il est vrai que de ce point de vue les réalisateurs scénaristes nous proposent le service minimum, ils parviennent toutefois à donner naissance à des personnages (principaux et secondaires) formant un tout cohérent malgré leurs différences et permettant au film d’être autre chose qu’un enchaînement hétérogène de gags ou de situations cocasses.
Les sorties cinéma de qualité sont rares cette semaine... Si vous ne connaissez pas l’univers du trio Abel / Gordon / Romy, le moment semble donc particulièrement bien choisi pour le découvrir!
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