20 mai 2013

Livre: La comédie cinématographique à l’épreuve de l’histoire

(Sébastien Fevry; L’Harmattan; 278 pages)

Le 20ème siècle a été riche en tragédies. Que l’on pense à la première guerre mondiale, à la menace nucléaire, à la guerre du Vietnam ou encore à la Shoah, aucun de ces sujet ne porte à rire. Pourtant, il existe de nombreux exemples de comédies ayant choisi ces événements pour cadre.
Sébastien Fevry (qui a codirigé L’imaginaire de l’apocalypse au cinéma) en a fait le sujet d’une thèse (La comédie cinématographique à l’épreuve de l’histoire. Enjeux référentiels et pragmatiques), que nous découvrons ici sous une forme condensée, remaniée et divisée en trois grandes parties.
La première propose une définition opérationnelle de la comédie historique et établit une méthode de travail appropriée, en s’appuyant notamment sur les principes comiques définis par Bergson (répétition, interférence, inversion) que l’on retrouvera régulièrement tout au long de l’ouvrage.
Dans la deuxième partie, l’auteur se consacre à l’action du corps comique dans l’histoire, en se penchant notamment sur l’étude des films burlesques de la première guerre mondiale et sur celle des comédies françaises sur la Résistance.
La troisième partie permet à l’auteur de revenir sur le mécanisme d’inversion, en s’aidant dans sa démarche d'exemples concrets appartenant à trois types de films (les films consacrés à la guerre nucléaire, les métaphores sur la guerre du Vietnam et les comédies de la Shoah).
L’étude, relativement bien structurée et proposant une analyse pertinente, permettra au lecteur de comprendre les enjeux de la comédie confrontée à l’histoire, tout en démontrant à quel point le rire “apparaît comme un indicateur précieux, renvoyant aux positions qu’une société entretient à l’égard d’un passé proche ou lointain, à la manière dont elle s’en libère ou dont elle le refoule”.
Précisons pour finir un détail éditorial qui a toutefois son importance. Nous regrettons la relégation des notes en fin de chapitre et non en bas de page, mais ce choix qui rend la lecture un peu fastidieuse est largement compensé par un autre. Les lecteurs désireux d'approfondir leur réflexion sur le sujet à travers d’autres ouvrages apprécieront en effet la présence d’une très utile bibliographie sélective divisée en huit parties pertinentes (parfois elles-mêmes divisées en sous-parties).
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