Réalisateur: Brendan Muldowney
Un jeune homme solitaire et troublé par la mort (Robert de Hoog) trompe des femmes suicidaires en leur proposant de les accompagner dans le dernier voyage. Il voit alors ensuite dans leurs cadavres une agréable compagnie. Jusqu’au jour où...
Le cadre très soignée, presque trop appliqué, confère à ce film délicat malgré son sujet une ambiance froide, voire mortuaire (mais jamais morbide). Brillamment, il nous aide à nous familiariser et à comprendre ce que peut ressentir ce héros sans émotion apparente, fasciné par la mort depuis un traumatisme d’enfance. Il parvient également à ôter tout sentiment de subversivité lorsque le jeune homme partage son lit avec de charmantes suicidées avant de les enterrer au fond de son jardin. Mais le film ne se limite pas à ce qui aurait pu être un exercice de style au goût douteux: il parvient à prendre un virage en humanisant le personnage principal lorsque celui-ci commence à ressentir des émotions et ose avoir des sentiments pour une personne bien vivante (Pollyanna McIntosh, déjà remarquée à Fantasia dans The Woman, et une fois de plus impeccable). Brendan Muldowney gère cette rupture de ton à la perfection et fait naître petit à petit des nouveaux sentiments, montre la nécessite de partager les petits bonheurs de la vie avec les autres et dans le même temps fait évoluer le personnage de manière crédible. En acceptant la mort, son héros apprendra à apprécier la vie, fera tout pour la préserver et comprendra l’importance de laisser partir ceux qu’il aime. En clair, il deviendra adulte.
Love Eternal avait tout pour être soit trop naïf, soit trop prétentieux. En collant parfaitement à l’univers de son héros par son travail visuel, Brendan Muldowney nous permet de le comprendre. Il nous livre finalement un beau portrait d'un homme fasciné par la mort mais surtout, paradoxalement, un véritable hymne à la vie.