17 septembre 2013

DVD: Simon Killer ***

(réalisé par Antonio Campos ; DVD disponible au Québec chez Métropole Films le 17 septembre 2013)

Simon, un jeune Américain (Brady Corbet), vient passer quelques semaines à Paris avec pour objectif d’oublier une rupture difficile. Il rencontre une jolie hôtesse de bar (Mati Diop) et lui fait part d’une idée pour gagner plus d’argent facilement. Mais les choses ne se passent pas comme prévues!

Pour son deuxième long métrage de fiction, Antonio Campos quitte les États-Unis et pose sa caméra dans un Paris nocturne et semi-désert particulièrement convaincant. Il hume la vie de la nuit, filme de manière assez neutre un personnage principal égoïste, manipulateur et nuisible, et parvient à un univers à la fois réaliste et mystérieux, dans lequel tout devient possible… ou plutôt plus rien n’est certain.
Sans psychologie, avec une froideur implacable mais non artificielle, Antonio Campos fait preuve d’une sobriété et d’un sens de la mise en scène très prometteur. Malheureusement, l’ensemble n’est pas sans faiblesses. Le talent du metteur en scène et de ses acteurs (parfaitement choisis et dirigés) ne parviennent en effet pas à compenser pleinement certains petits flottements narratifs. Cependant, malgré la durée mal maîtrisée de certaines scènes et une progression pas toujours convaincante du récit, ce Simon Killer est globalement très intéressant et nous donne envie de suivre de très près l’évolution de la carrières de ses principaux protagonistes, qui ont d’ailleurs déjà tous fait parler d’eux par le passé. Le réalisateur Antonio Campos s’était déjà illustré à Cannes (Grand Prix de la Cinéfondaton en 2005 avec son court-métrage Buy it Now et sélection dans la section Un Certain Regard pour Afterschool), l’acteur Brady Corbet, révélé chez Gregg Araki (Mysterious Skin) a également tourné pour Michael Haneke (Funny Games US) et la très belle Mati Diop, également réalisatrice (Tigre du meilleur court-métrage à Rotterdam pour Atlantiques) a également été vue entre autres chez Claire Denis (35 rhums).
En attendant d’entendre à nouveau parler de ce beau monde dans les années à venir, Simon Killer semble parfait pour nous faire patienter un peu!
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