20 septembre 2013

Prisoners (Prisonniers) **½

Sa fillette venant d’être kidnappée et le policier chargé de l’enquête (Jake Gyllenhaal) peinant à mener à bien sa mission, un père de famille (Hugh Jackman) séquestre et interroge de manière plutôt musclée celui qu’il pense être le coupable.

Réalisateur: Denis Villeneuve | Dans les salles du Québec le 20 septembre 2013 (Warner Bros. Canada)

Le début de ce Denis Villeneuve made in USA tant attendu est particulièrement réjouissant. L’argument est simple (des fillettes enlevées, l’interpellation d’un suspect finalement relâché et la douleur qui pousse un père aveuglé par de fausses certitudes à se comporter comme un barbare), mais la mise en scène de Denis Villeneuve parvient à merveille à sublimer la tension qui se dégage d’une telle situation. Certains plans d’une grande simplicité, dénués du moindre effet de mise en scène facile mais accordant une place majeure aux acteurs, sont d’ailleurs d’une impressionnante efficacité (voir Hugh Jackman casser un lavabo à coups de marteau et un des moments les plus terrifiants du film!).
Malheureusement, Prisoners reste un film américain et son scénario possède le même défaut majeur que la plupart des films de studio: après une mise en place laissant la part belle aux réalisateurs (épaulés par des techniciens compétents et des moyens confortables), le scénario prend le dessus et se sent obligé d’en faire toujours plus, quitte à faire n’importe quoi. C’est ce qui se produit une nouvelle fois! Comme le film dure plus de 2h30, ce qui avait dans un premier temps été amoindri par un mise en scène talentueuse finit par prendre de plus en plus d’importance et par irriter si fortement que les premiers instants du générique agissent sur le spectateur comme l’annonce de leur libération.
On y a cru un temps avec un certain plaisir, mais ce Prisoners déçoit. Surtout, voir un tel talent gâché par un scénario aussi bâclé agace fortement!
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