(réalisé par Clio Barnard; DVD disponible au Québec chez Métropole Films Distribution le 29 avril 2014)
Près d’un an après avoir été découvert à la Quinzaine des réalisateurs, le premier long métrage de fiction de la britannique Clio Barnard fait (enfin) son apparition au Québec. Malheureusement, il faudra une fois de plus se contenter d’une sortie DVD!
Le film a beau s’être librement inspiré du conte d’Oscar Wilde, il possède néanmoins tous les attributs du film social dont raffolent les Britanniques. Nous devons bien admettre avoir craint que la néophyte Barnard ne se laisse étouffer par les bonnes intentions et par l’ombre du géant local de la discipline (Ken Loach, évidemment). Très vite cependant, nous comprenons que The Selfish Giant ne se contente pas d’être un autre drame social autour de l’enfance. D’une part, ses personnages ne sont pas réduits à l’état de porte-étendards de la souffrance humaine. Au contraire, Clio Barnard parvient à leur donner une vraie existence qui va bien au-delà de la caricature, sans jamais sombrer dans un misérabilisme démagogique trop présent dans ce genre de cinéma. D’autre part, elle parvient par son sens du cadre et par la justesse de son regard à rendre palpable le poids d’une réalité sociale difficile, sans jamais avoir recours aux grandes leçons moralisatrices.
À l’arrivée, Clio Barnard évite tous les pièges, fait preuve d’une maîtrise impressionnante, nous parle de culpabilité ou de pardon sans jamais nous donner l’impression de vouloir nous imposer sa leçon et nous livre un premier film plein de promesses.
À n’en pas douter, Clio Barnard est un nom à retenir!
