Un policier (Eric Bana) fait équipe avec un prêtre exorciste (Edgar Ramirez) pour faire la lumière sur des incidents inquiétants.
Réalisateur : Scott Derrickson | Dans les salles du Québec le 2 juillet 2014 (Sony Pictures)
Chassez le naturel et il revient au galop. Après une série de navets (comme Hellraiser : Inferno et le remake de The Day the Earth Stood Still), le réalisateur Scott Derrickson est parvenu à insuffler un peu d’intérêt à sa filmographie avec son morbide et inquiétant Sinister. Au lieu de continuer sur cette lancée, le cinéaste fait un pas en arrière. Tout comme son précédent The Exorcism of Emily Rose, Deliver Us From Evil n’est qu’un effort à moitié concluant sur un genre déjà bien balisé.
Tout ne commençait pourtant pas si mal. La succession d’introductions montre des personnages qui vont prendre peu à peu de l’épaisseur et vivre de véritables dilemmes moraux. Malheureusement, les clichés sont aussi nombreux que les flottements dans un scénario qui aurait mérité d’être épuré…
Cependant, le metteur en scène sait comment créer des scènes dérangeantes et il laisse libre cours à son talent. Celui-ci s’exprime par une atmosphère suffocante et une ambiante glauque ponctuée de tubes des Doors. Pourtant, lorsque le climat d’effroi est à son comble, la peur n’arrive jamais. Elle est au contraire court-circuitée par un humour malhabile, trop ridicule pour être pris au sérieux mais pas assez abondant pour provoquer un malin plaisir.
On se retrouve donc au final avec une entité bicéphale, jouissive et prétentieuse à la fois, qui prétend s’inspirer d’un fait véridique sans pourtant jamais réellement sortir de l’ordinaire et se concluant de manière indigeste.
Relativement divertissant mais banal, Deliver us From Evil ne tient pas la comparaison face au film allemand Requiem ou au premier épisode de The Last Exorcism, que nous conseillons plutôt aux amateurs du genre!
