29 juillet 2014

Fantasia 2014: Starry Eyes ***½

Réalisateurs: Kevin Kolsch et Dennis Widmyer

Pour arriver à percer à Hollywood, il faut être visiblement prêt à tout : se créer une nouvelle personnalité en détruisant littéralement l’ancienne, ne pas écouter sa morale et ne pas avoir peur d’écraser ce(ux) qui pourrai(en)t se mettre sur son chemin.
À partir de cette critique du système hollywoodien il est vrai un peu simpliste, Kevin Kolsch et Dennis Widmyer, qui signent ici leur second long métrage de fiction, nous livrent la première belle surprise internationale de ce 18e Fantasia. Pour parvenir à leurs fins, ils commencent par nous introduire dans le milieu des comédiens sans rôles qui rêvent de gloire hollywoodienne et se débrouillent comme ils peuvent pour joindre les deux bouts. Grâce à leur capacité à donner une épaisseur à un personnage en quelques plans et à un sens de l'observation s'appuyant régulièrement sur une petite dose d’humour toujours bienvenue et riche de sens, les réalisateurs nous livrent alors un portrait attachant de leur jeune héroïne peu sûre d’elle et un peu perdue au milieu d'univers qui ne semblent pas lui convenir (à la fois son travail de serveuse et son rêve d'actrice).
Une fois la situation mise en place, Kevin Kolsch et Dennis Widmyer parviennent à prendre un virage parfaitement maîtrisé vers le gore rehaussé d'une infime dose de satanisme (qu’ils avaient cependant pris le soin d’amorcer avec intelligence dès le début), tout en nous laissant clairement deviner leurs nombreuses influences, sans que celles-ci ne viennent pour autant étouffer leur singularité.
Si la prestation sans faille d'Alex Essoe ou la musique synthétique aussi minimaliste qu’efficace sont pour beaucoup dans la réussite de Starry Eyes, le crédit revient surtout au travail sans fioritures des deux réalisateurs, dont il est probablement inutile de préciser que nous attendrons le prochain film avec un mélange non dissimulé d’espoir et d’impatience.
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