26 septembre 2014

The Equalizer (Le justicier) *½

Robert McCall (Denzel Washington) est en apparence un employé de quincaillerie tout à fait normal. Voulant protéger une prostituée d'un proxénète violent, il dévoile une capacité exceptionnelle au combat en raison d'un passé trouble. Il devient alors un ennemi du crime organisé russe.

Réalisateur : Antoine Fuqua | Dans les salles du Québec le 26 septembre 2014 (Sony Pictures)

La prémisse de The Equalizer, adapté d'une série télévisuelle, semble propice à l’enchaînement des scènes de combats dignes d'un divertissement innocent. Cependant, le nouveau film d'Antoine Fuqua, trop sérieux dans sa démarche, provoque plutôt le malaise en affichant avec empathie un fantasme carrément terrifiant.
Dans le film, les riches européens sont autant cultivés qu'effrayants et, en essence, de mauvaises personnes, alors que l'homme moyen américain est impeccable, parfaitement en droit d'opérer sa propre justice pourvu qu'il possède une arme. Le scénario présente rapidement comme seule solution possible une violence sans limite. Les agressions directes, tout comme la torture, sont les seuls moyens que le héros connaît et le film lui donne constamment raison sans aucune forme de second degré. Fuqua présente les honnêtes Américains comme bénéficiaires du massacre, évite de montrer la souffrance, et demande à son public d'applaudir.
À la limite, la moralité hypocrite du récit ne serait pas aussi problématique si le réalisateur ne la mettait pas toujours au premier plan. Sa réalisation lourde, sans rythme, prend dans les scènes de combat l'allure d'un slasher : le spectateur attend de voir avec quelle créativité son personnage abattra sa prochaine cible. Denzel Washington dans le rôle principal et Marton Csokas, en antagoniste, s'en sortent plutôt bien vu la piètre qualité du film, mais leurs performances sont loin de faire oublier que celui-ci n'est rien d'autre qu'un pamphlet pour des idées conservatrices versant vers l’extrémisme.
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