31 octobre 2014

Before I Go to Sleep **

Se réveillant chaque matin en ayant tout oublié de la veille, une femme victime d’un accident (Nicole Kidman) tente de recouvrer la mémoire grâce à son mari bienveillant (Colin Firth).

Réalisateur : Rowan Joffe | Dans les salles du Québec le 31 octobre 2014 (Les Films Séville)

À travers une prémisse qui évoque à la fois Memento et Groudhog Day, le populaire roman de S.J. Watson est adapté au cinéma en suivant une formule typiquement hollywoodienne. Si plusieurs salivaient à l’incroyable drame de chambre que cela aurait pu donner (Bergman aurait été au paradis avec une telle matière première) ou seulement à cette réflexion mélancolique sur l’amour et les secrets, le cinéaste britannique Rowan Joffe a plutôt opté pour le suspense psychologique avec quelques sursauts horrifiques, période d’Halloween oblige.
Comme il l’avait fait sur son précédent et plus satisfaisant Brighton Rock, le metteur en scène semble plus intéressé à soigner son ambiance et son atmosphère qu’à apporter une profondeur à son histoire ou à ses personnages. Le couple Kidman/Firth fonctionne allègrement (quiconque a vu le surestimé The Railway Man en était déjà convaincu) et Mark Strong brille dans la peau d’un médecin énigmatique. Cependant, l’intrigue demeure tarabiscotée, ensevelie sous un flot intempestif d’effets gratuits et de pièces musicales.
Après une première heure qui se suit sans passion mais sans ennui non plus, le long-métrage offre un retournement de situations quelque peu attendu, qui a pour effet d’entraîner le récit dans le grotesque et dans le gros n’importe quoi. Du coup, le squelette sort du placard, les fils blancs tombent du plafond et les invraisemblances engloutissent tout, laissant une finale ridicule et d’un sentimentalisme qui lève le cœur.
Before I Go To Sleep est ainsi passé très près d’être le prochain The Box (qui mettait en vedette Cameron Diaz) ou Blink (hmm, Madeleine Stowe de la belle époque!) : des thrillers inégaux mais efficaces, qui savaient divertir avec intelligence. Au lieu de cela, il n’est qu’un pétard mouillé, une fausse bonne idée qui s’est prise les pieds dans le tapis et qui n’est jamais arrivée à franchir la ligne d’arrivée. Non, rayer la pénible conclusion de nos esprits ne sera pas évident…
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