7 novembre 2014

Géronimo **

Géronimo (Céline Sallette) est une éducatrice appréciée et respectée qui exerce dans un quartier difficile. Lorsqu’une jeune Turque fuit son mariage arrangé pour aller rejoindre le gitan qu’elle aime, les tensions entre les deux communautés deviennent difficiles à gérer.

Réalisateur: Tony Gatlif | Dans les salles du Québec le 7 novembre (Axia Films)

Un point de départ à la Roméo et Juliette (mais avec un gitan et une Turque) permet à Tony Gatlif de nous entraîner dans un West Side Story du 21e siècle (une scène nocturne est d’ailleurs un hommage assez appuyé). L’approche se veut toutefois globalement plus réaliste que celle de son modèle, ce qui n’empêche pas quelques scènes un peu plus lyriques. Malheureusement, les deux univers peinent à former un tout cohérent, même si quelques plans (voire de rares scènes) ne sont pas sans intérêt. Ce reproche n’aurait été que mineur si le scénario avait été plus sérieusement écrit. Nous pourrions passer sur la naïveté de l’ensemble en raison du sujet (les amours adolescentes!), mais les faiblesses croissantes dans la construction du récit associées à un manque de maîtrise dans l’utilisation de la musique deviennent assez rapidement rédhibitoires.
De plus, la volonté louable de Gatlif de rendre hommage aux éducateurs de quartier (qui font souvent un travail remarquable, nous ne le contestons pas) engendre un personnage trop parfait pour rendre crédible une intrigue qui n’avait vraiment pas besoin de ça.
Au final, Géronimo donnerait presque l’impression d’être le produit de l'atelier d’écriture d’un quartier défavorisé: il y a de la sincérité, de bonnes intentions, une envie de bien faire mais ce n’est pas suffisant pour réussir un film. Pour que le spectateur suive, il faut avant tout lui donner envie de croire à ce qu’on lui raconte… ce qui est loin d’être le cas!
Heureusement, les quelques rares (et courts) bons moments permettent à Géronimo d’éviter la catastrophe!
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