(Olivia Chevalier-Chandeigne; Ellipses; 156 pages)
Avec ce petit livre (moins de 150 pages de texte), Olivia Chevalier-Chandeigne s'interroge sur le cinéma d’horreur en essayant de comprendre pourquoi il fascine tant, mais également en quoi il joue un rôle plus important qu’on pourrait l’imaginer («le cinéma d’horreur sert d’exutoire, permet de conjurer, de refouler, de sublimer et peut-être de comprendre»).
L’intention est fort louable, mais l’auteure peine malheureusement à pousser la réflexion et l’analyse aussi loin que l’aurait mérité une telle démarche. Non seulement ses analyses sont beaucoup trop lacunaires, mais le corpus des films étudiés est également beaucoup trop limité pour que son travail prenne un sens. Cela est d’autant plus regrettable que, même si elle enfonce quelques portes ouvertes, certains aspects de son travail sont très intéressants et ne font que nous faire regretter la rapidité avec laquelle ils sont traités.
On pourra toutefois se consoler en vantant la volonté d’écrire un ouvrage simple, accessible à tous et pédagogique. L’ouvrage se lisant très rapidement, il se voit en effet présenter au moins un intérêt: il pourrait être conseillé à ceux qui méprisent ce genre sans n’avoir jamais fait l’effort de regarder un film d’horreur de qualité (et oui, ces personnes existent… et ces films aussi). La minceur de l’ouvrage ne devrait pas les décourager, et ils pourraient alors facilement se voir conseiller une petite liste de films incontournables (associés à quelques pistes de lecture et d’aide à la compréhension du genre).
Pour l’auteure, «en termes platoniciens, il se pourrait que le film d'horreur arrive à nous détourner du mal et ainsi à nous convertir au bien». Les horreurophobes ne seront peut-êrte pas convaincus par ces propos, mais si ce livre pouvait au moins leur permettre de regarder le genre différemment, le travail d’Olivia Chevalier-Chandeigne aurait déjà atteint une partie de ses objectifs!
