6 mars 2015

Les Merveilles (Le Meraviglie) ***

Dans un petit village d’Ombrie, la jeune Gelsomina vit un peu en dehors du monde avec ses petites sœurs et ses parents. Elle aide son père dans son activité d’apiculture sans remettre en question sa vie. Un jeune délinquant accueilli à la ferme dans le cadre d’un programme de réinsertion ainsi que le tournage dans la région d’un jeu télévisé vont changer la donne.

Réalisatrice: Alice Rohrwacher | Dans les salles du Québec le 6 mars 2015 (EyeSteelFilm)

Malgré un Grand Prix obtenu à l’occasion du dernier festival de Cannes, nous devons admettre que Les Merveilles ne fait à nos yeux pas partie des meilleurs films en compétition. La première partie, beaucoup trop longue, y est probablement pour beaucoup. Certes, elle parvient parfaitement à nous faire ressentir le rythme répétitif de la vie de la ferme et nous présente des personnages intéressants (notamment un père qui cherche à recréer un monde utopique difficilement compatible avec le monde qui l’entoure), mais une fois cette introduction faite, elle enchaîne avec  une sorte d’introduction bis (la mise en place des éléments extérieurs, qui vont progressivement faire comprendre à la fille que la vie peut être autre chose que celle qu'on lui impose).
Heureusement, après cette double mise en place trop longue, les choses basculent enfin. Un accident, un seau que l'on oublie de changer, un chameau dans la campagne italienne, un tournage de sélection de candidatures à une émission de télé-réalité affligeante de bêtise… et le film bascule aux frontières du fantastique, dans un autre monde aussi éloigné de celui du père que du monde bien réel mais dérisoire.
Plus qu'un film sur la vie répétitive de la campagne, sur la vulgarité de notre monde, sur les utopies qui aveuglent ou sur la pureté de l'enfance, le film devient dans ces derniers instants une oeuvre belle et touchante sur le besoin d'une jeune fille de se libérer d’un amour familial qui l'étouffe plus qu'il ne la protège.
Cette dernière partie est assez courte (20 minutes)... mais rien que pour elle, il faut voir Les merveilles.
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