Une femme de chambre nouvellement employée (Léa Seydoux) fait la connaissance du contremaître des lieux (Vincent Lindon), qui exerce sur elle une certaine fascination.
Réalisation : Benoît Jacquot | Dans les salles du Québec le 24 avril 2015 (K-Films)
Benoît Jacquot (Les adieux à la reine) propose une nouvelle adaptation cinématographique du Journal d'une femme de chambre. L'attention que le réalisateur porte aux détails nous invite à examiner les relations entre maîtres et employés. À travers une mise en scène structurée par des retours en arrière, on suit ainsi le parcours d'une femme de chambre, parcours marqué par diverses formes d'abus.
C'est avec nuance que le réalisateur fait de son personnage principal une femme remplie de contradictions. Victime d'abus, elle est visiblement consciente de sa situation et manifeste une certaine indépendance de pensée ainsi qu'une force de caractère. Pourtant, ces qualités ne lui sont pas réellement utiles et elle semble incapable d'échapper aux relations de pouvoir contraignantes, les maîtres abusifs se succédant au cours du récit.
Malgré un personnage susceptible de susciter une certaine sympathie chez le spectateur, la structure narrative du film laisse perplexe. Les divers retours en arrière où l'on découvre les nombreuses situations d'emploi de la femme de chambre ne sont pas convaincants et on se demande ce que le réalisateur a tenté de démontrer. Il aurait été plus intéressant de développer la relation entre les personnages de Léa Seydoux et Vincent Lindon, qui est la plus intéressante et la moins aboutie du film. Au lieu de cela, le réalisateur met l’emphase sur les différentes relations vécues par le personnage de façon superficielle, sans que l’appétit du spectateur ne soit jamais satisfait.