8 juillet 2015

Ego trip *

Un présentateur de talk-show en baisse de popularité (Patrick Huard) part pour Haïti en tant que porte-parole d’une ONG dans le but de redorer son blason.

Réalisateur: Benoit Pelletier | Dans les salles du Québec le 8 juillet 2015 (Séville)

Les gros films québécois de l'été sont rarement ce qui se fait de mieux chez nous, mais il nous arrive tout de même d'avoir des petites surprises. Malheureusement, ça ne sera pas pour cette année.
Le film commence de manière peu prometteuse par le portrait d'un animateur has-been vulgaire et superficiel (rôle sur mesure pour Patrick Huard), aussi incompétent qu'incacaple de communiquer avec les autres. Comme dans tout film québécois commercial sans intérêt, une partie importante de cette mise en place est consacrée à la description de l'incapacité de l'homme québécois à jouer son rôle de père, trop accaparé qu'il est par l'admiration de son petit nombril. Malheureusement, comme souvent, le portrait est si caricatural que sa portée est nulle.
Nulle, comme ces premières minutes qui ne parviennent jamais à être drôles.
Nulle, comme la suite qui nous emmène vers un sujet plus grave (le monde souffre et notre égoïsme nous empêche de voir ce qu'est la vraie misère) sans être capable de l'aborder avec un minimum d'intelligence.
Nulle comme une prise d'otage aussi improbable que le reste.
Nulle, mais également pitoyable... Pitoyable comme ces gags qui tombent à plat, comme ces personnages qui nous agacent après 10 minutes, comme ce sens du rythme inexistant (ce qui est toujours problématique pour une comédie d'aventure), comme ces dialogues-gags qui feraient passer le pire du Bye-Bye de fin d'année pour du Lubitsch...
Alors pourquoi donner au film une étoile?
Par générosité peut-être... ou pour Antoine Bertrand, qui représente le seul élément acceptable du film. C'est malheureusement bien peu. D'autant plus qu'il a un rôle très secondaire.
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