10 juillet 2015

The Gallows (La potence) *

Des adolescents reprennent une pièce de théâtre produite dans leur école il y a plus de vingt ans. Selon plusieurs, le fantôme de Charlie, mort à l'époque de la première représentation, hante désormais les lieux.

Réalisation : Travis Cluff, Chris Lofing | Dans les salles du Québec le 10 juillet 2015 (Warner Bros)

Comme de nombreux films d'horreur, The Gallows ne fait pas exception en tentant d'abord et avant tout de miser sur l'affect. Sous la forme d'un faux documentaire, la caméra à l'épaule et le montage spectaculaire cherchent à créer une tension insoutenable. Cependant, le film n'a pas la charge émotive requise pour nous convaincre de sa réussite. Un scénario paresseux, truffé de raccourcis, de clichés et d'explications renforce les faiblesses narratives qui ont une fâcheuse tendance à s'accumuler.
Malgré une introduction aussi tragique que percutante, la légende qui en est tirée est si mal exploitée qu'elle en devient secondaire. De plus, les motivations du groupe d'adolescents sont si niaises qu'on se retrouve devant la mise à mort sensationnelle de personnages complètement désincarnés. Il est dommage de constater qu'au lieu d'approfondir ce vide qui semble être au cœur d'une certaine jeunesse centrée sur elle-même, les réalisateurs passent à côté du seul aspect intéressant du film. En effet, il est déconcertant de voir des personnages qui n'ont aucun sens critique et qui malgré eux se retrouvent plongés dans un perpétuel moment présent. Sans passé, ni futur, le groupe va vers une mort assurée sans aucune chance de s'en sortir.
En ce sens, The Gallows est une expérience cinématographique (si l'on peut la qualifier ainsi) aussi banale que triste. Triste, car on pourra remettre en question la qualité des œuvres qui trouvent leur voie jusqu'au grand écran. Banale, car le film vient s'ajouter à bien d'autres qui insultent l'intelligence du public tout en faisant l'éloge de la vacuité.  
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