24 juillet 2015

Southpaw (Le gaucher) *½

Suite à la mort de sa femme (Rachel McAdams), un champion de boxe (Jake Gyllenhaall) sombre dans le désespoir au point de perdre la garde de sa fille. Pour la récupérer, il devra reprendre sa vie en main grâce aux bons conseils d’un entraîneur bienveillant (Forest Whitaker).

Réalisateur : Antoine Fuqua | Dans les salles du Québec le 24 juillet 2015 (Séville)

Que dire d’un film aussi fade que celui-ci?
Déjà la prémisse frise le ridicule : l’équipe du challenger tue la femme du champion, ce qui amènera les deux hommes à régler leurs comptes plus tard sur le ring. Si au moins cet aspect du drame était développé avec un quelconque souci de réalisme... mais non! Le challenger s’en tire à bon compte et le gérant du champion (Curtis « 50 cent » Hanson) va même jusqu’à délaisser son client pour s’occuper du nouveau venu à l’avenir prometteur. Comme entrée en matière, il est difficile de trouver un pivot plus tiré par les cheveux. Quant à la descente aux enfers de notre protagoniste, elle est aussi fulgurante que tape à l’œil (dépression, faillite personnelle, tentative de suicide et de meurtre, alcoolisme, perte de sa fille), le tout servi dans une enfilade de scènes qui se veulent intenses, mais dont l’emballage est si convenu qu’on ne peut réprimer une envie de soupirer.
Depuis l’excellent Training Day, qui semble être une erreur de parcours, Antoine Fuqua enchaîne les œuvres mineures et sans intérêt auxquelles s’ajoute désormais Southpaw, une pâle imitation de Rocky dont l’essentiel est emprunté aux différents épisodes de la populaire franchise. Kurt Sutter (créateur de la série Sons of Anarchy) exploite à nouveau son thème de prédilection (la filiation paternelle dans un contexte où la violence règne en maître) mais le scénariste se contente ici d’en faire un enjeu dramatique (récupérer sa fille) sans étoffer cette relation plus que nécessaire. Les scènes d’intimité et d’introspection reviennent, comme il se doit, à l’entraîneur (Forest Whitaker) dont la personnalité est un amalgame de tous les managers bourrus mais bienveillants qui ont peuplé nos écrans ces quarante dernières années. Il reste la performance de Jake Gyllenhaall, qui a pris du muscle pour le rôle, mais dont l’interprétation ne saurait transcender le personnage monolithique qu’il incarne.
En somme, Southpaw est l’un des pires films hollywoodiens de la saison estivale.
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